L'histoire :
Durant l'été 2006, Philippe Squarzoni est en passe de terminer la conception de son ouvrage Dol dénonçant les errances de l'économie libérale. Alors qu'il arrive au bout, il lui reste une thématique à mentionner : l'écologie. Naïvement, il pense que cette partie ne sera pas trop volumineuse... Mais au fur et à mesure qu'il se penche dessus, il se rend compte combien le sujet est vaste. Surtout qu'en dehors de quelques termes que tout le monde emploie, il n'y connaît pas grand chose. Plutôt que de le résumer à quelques pages, l'auteur en fait donc le sujet central d'un livre. L'album commence par un rapide visionnage des politiques écologiques depuis 1995. Le constat est simple : l'environnement n'est pas un sujet qui passionne Jacques Chirac et son gouvernement. La Gauche ne fait pas mieux, puisque lors de la cohabitation en 1997, les initiatives de la ministre de l'écologie, Dominique Voynet, sont toutes bloquées par le ministre des finances, un certain DSK. En 2002, Chirac est réélu et cette fois, les questions d'écologie sont bien prises en compte par le Président de la République... a contrario des décisions prises par son Premier Ministre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Philippe Squarzoni a débuté il y a une dizaine d'année chez les Requins Marteaux avec des ouvrages aux sujets souvent engagés. En 2007, il livre un joli pavé, Dol, consacré à la politique libérale et à ses répercussions. Durant l'écriture de ce dernier, ce membre de l'ATTAC (Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l'Action Citoyenne) s'aperçoit qu'un sujet n'a pas été développé : l'écologie. Il s'y investit donc à fond, conscient de ne pas tout savoir. Squarzoni use ici d'une méthodologie graphico-narrative similaire à celle qu'il a utilisé précédemment. A savoir une mise en scène s'appuyant sur des documents et des témoignages extérieurs. Dans le cas de Saison brune, il confronte des théories différentes, tout en parvenant à rendre digestes des choses complexes. Squarzoni fait prendre conscience que notre propension à créer du CO2 au quotidien est juste phénoménale. Ainsi, rédiger cette chronique a nécessité la consommation d'un ordinateur, d'un serveur Internet, d'une canette de soda gazéifié... L'auteur nous place face à nos responsabilités, pointe du doigt nos petites habitudes... Il sera désormais inconcevable de prétendre qu'on ne savait pas. Squarzoni a aussi et surtout gagné en qualité de narrateur. Le récit coule naturellement et évite l'ennui et les itérations qui pointaient parfois sur Dol. Son visuel mélange certes toujours dessins, photos, documents divers, sans construction séquentielle très poussée. Squarzoni n'est pas non plus le plus technique des illustrateurs, mais le rendu paraît mieux maîtrisé qu’auparavant. Avec Saison brune, Squarzoni se place au niveau des néophytes, apporte une réflexion sincère et intelligible sur un sujet qui devrait être apolitique et simplement une cause internationale. Un ouvrage à lire, à conseiller et à traduire au plus vite dans toutes les langues, pour qu'une conscience mondiale émerge...