L'histoire :
Dans un hôpital d’une banlieue paisible de Belgique, c’est un grand jour pour Louise et ses parents. La petite fille a tout juste un mois et elle va se faire opérer pour un problème cardiaque. Au bloc, quand le cœur de Louise sera arrêté, c’est une machine qui va prendre le relai. Si ce type d’intervention coûteuse est aujourd’hui possible, c’est grâce au système de sécurité sociale qui la prend en charge. Il faut remonter le temps jusqu’au 17 octobre 1941 pour comprendre comment est née la protection sociale en Belgique. Alors que le pays est occupé par les allemands, le gouvernement est en exil à Londres où il vient de signer « la charte de l’Atlantique » : un message porteur d’espoir pour tous, pour un monde meilleur et en paix. Pendant ce temps, les responsables d’organisations syndicales se réunissent secrètement et s’organisent déjà pour imaginer un nouveau système d’assurance sociale…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album est l’illustration que le champ de la bande dessinée est très éclectique et que le 9° art s’empare de tous les sujets, même les thèmes les plus improbables. Qui aurait pu croire que « l’histoire de la sécurité sociale belge, de l’assurance chômage, des pensions et des allocations familiales » soit traitée par l’art séquentiel ? Il faut bien reconnaître qu’il est audacieux de relater en 125 pages un thème qui, a priori, n’est pas très glamour. Pour rendre le sujet plus vivant qu’un simple égrainage de faits historiques, les auteurs ont fait le choix d’alterner l’histoire de cette belle et grande institution à celle d’une petite fille née récemment, atteinte d’une malformation cardiaque. L’angoisse légitime des parents face à la prise en charge de la fillette est tournée en dérision pour donner une tonalité humoristique à cet album, mais également pour souligner l’évolution de l’accès à cette médecine grâce à ce système de santé solidaire. Les personnages historiques ont, quant à eux, des traits animaliers ce qui donne plus de légèreté au récit. Même si les auteurs ont tenté de rendre ce sujet divertissant ou distrayant, il faut reconnaître que l’effort est un peu vain : l’histoire du système de protection social demeure un thème relativement ennuyeux. Au-delà du caractère pédagogique, par cet album, les auteurs tiennent à défendre un modèle qu’ils estiment menacé : la postface est d’ailleurs très engagée politiquement et assez alarmiste. Le dessin est vif, rapide, peu fouillé mais globalement lisible.
