L'histoire :
La seconde guerre mondiale bat son plein, l'Allemagne est de plus en plus présente en Belgique. Un couple, les Frankart, décide de recueillir des enfants juifs chez eux, pour qu'ils y vivent une vie de scouts à l'écart des horreurs de la guerre. Hubert Martin, dit l'écureuil, est le chef scout qui se charge d'aller chercher les enfants et de les ramener au château. Sous des noms d'emprunts et avec de faux papiers, les enfants passent sans problème le contrôle d'identité et arrivent ainsi accompagnés de l'écureuil chez les Frankart. Sur place, chaque enfant intègre une patrouille scout et passe des jours heureux à se promener dans les bois, à chanter ou encore à reconnaître le nom des oiseaux au sein de sa troupe, tout en suivant une scolarité normal. Ce petit monde s'articule autour du château, afin que les enfants ne manquent de rien. En plus des Frankart et des chefs scouts, les scouts et louveteaux ont souvent la visite d'Augustin, qui leur rapporte du pain, et surtout de Pauline, la lavandière qui s'occupe de laver le linge. Sylvain Desmet, un scout âgé de 12 ans, tombe sous le charme de Pauline et s'imagine déjà dans ses bras, s’affranchissant de leur différence d'âge. Il décide alors de lui faire sa déclaration via une lettre. Malheureusement pour lui, Pauline ne prend pas sa lettre au sérieux et surtout elle aime déjà quelqu'un, Alexandre, un séduisant résistant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette quatrième intégrale de Jean-Claude Servais s'inspire une nouvelle fois de faits réels, qui se sont passés au château de Jamoigne, en Belgique, durant la seconde guerre mondiale. Bien entendu, les noms ont été modifiés… L'histoire est celle de trois enfants juifs qui arrivent au home Reine Élisabeth pour y apprendre la vie scout. L'occasion pour l'auteur de nous apprendre pas mal de choses sur le scoutisme (le totem, les codes, les activités, les chants…). Il ne fait aucun doute que lui aussi fût scout et qu'il a adoré cela. Situés en pleine seconde guerre mondiale, les personnages se doutent que les Allemands font « quelque chose de pas net » avec les juifs, mais ils ne découvrent l’horreur absolue qu'à la fin de la guerre, comme beaucoup d’autres. Très prenant, le récit focalise moins sur l'histoire d'amour que dans les précédentes intégrales, contrairement à ce que l'on pourrait penser en lisant le résumé ci-dessus. En outre, « l'amourette » est différente et pour une fois (spoiler), elle finit bien ! La deuxième partie de l'histoire présente également un point de vue intéressant, puisque l'histoire se passe presque 40 ans après, où l'on découvre par petite dose ce que sont devenus les protagonistes et surtout ce qui s'est réellement passé à la fin de la première partie. Quant aux dessins, comme pour les précédentes intégrales, ils sont réalistes, agréables et très classiques. Cette intégrale se classe parmi les meilleurs de l'œuvre de Servais, en attendant les deux derniers...