L'histoire :
C'est un gars qui cause avec ses potes. Il a l'air tout bizarre, comme si il était convaincu de tenir un truc important, d'avoir pris une décision qui donne du sens à sa vie. La semaine d'avant, il est allé au zoo. Il y était triste et ça l'a fait réfléchir. En tout cas, c'est ce qu'il dit à ses deux potes, qui restent silencieux, c'est pas qu'ils doutent de sa capacité à mobiliser ses neurones, mais bon... Du coup le gars explique qu'il veut être bénévole. Et les autres lui demandent s'il veut être bénévole au zoo, c'est pas qu'ils doutent encore de ses paroles, mais bon... « Mais non », rétorque le gars, parce que le zoo c'est trop capitaliste, il veut être bénévole à la SPA. Une grande aventure humaine va commencer. Il veut être utile à la société. Et il a des choses qu'on en peut pas acheter, comme l'amour des animaux. D'ailleurs y' a un chihuahua qui commence à démontrer toute l'affection qu'il a pour la jambe du poto engagé...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est à Angoulême en 2020, alors qu'ils intègrent le Master Bandes Dessinées de l’École Supérieure de l'Image, que Yoann Meiffren et Maxime Hildermann se rencontrent. Leur complicité se traduit par des travaux qu'ils réalisent, se partageant l'écriture et le dessin, chacun amenant à l'autre... un peu plus que sa propre connerie. Mais c'est bel et bien le sujet qu'ils traitent avec leur première BD, puisqu'ils se mettent en scène. L'album, de petit format broché, est aussi la première parution des Editions Cornaline, dont les valeurs sont écologiques et éthiques, puisque l'imprimeur est choisi en circuit court et labélisé Imprim'Vert et que les droits d'auteurs sont annoncés comme étant plus avantageux que ce qu'on propose en général à des primo-accédants au marché, comme dirait un requin de la finance. Quoiqu'il en soit, les deux jeunes auteurs utilisent des techniques digitales, en traitant les photos qui leur servent à storyboarder les planches, mais le rendu n'est pas photo-réaliste, les visages étant dépourvus de regards. Alors les attitudes et expressions de ces personnages extrapolés passent par la gestuelle, et naturellement les dialogues. On se fend bien la pipe, les saynètes s'enchaînent avec un code couleur qui les relie et Hildermann et Meiffren arrivent à créer la surprise en glissant progressivement du registre blagues de comptoir vers celui d'un humour absurde qui écorche au passage la figure de l'homme politique. Un bouquin résolument indé. Indé, oui, mais aussi un bon délire.