L'histoire :
La sonnerie vient de retentir et Hagard est en retard. C'est une chance, car devant l'école, il rencontre son héros, Pascal Depaepe, archéologue à l'INRAP et spécialiste du paléolithique. Ce dernier est venu pour une raison bien particulière : donner le nom des trois gagnants du concours de dessin « Moi à la préhistoire ». Les lauréats pourront enquêter sur les traces des premiers hommes dans la Somme, sur trois sites. Sans surprise, notre jeune héros n'a pas gagné... mais il arrive tout de même à se faire inviter dans l'aventure. Impossible pour lui de ne pas céder au sommeil pendant le trajet. Quel n'est pas son étonnement de se réveiller en 1863, au Moulin Quignon d'Abbeville, avec son chien. Un certain Jacques Boucher de Perthes cherche des traces d'un homme antédiluvien. Une quête audacieuse étant donné la pression religieuse qui limite la création de l'humain à ce qui est écrit dans la Bible. Céline, la nièce du chercheur s'inquiète pour lui. Son bras droit, Rifard, ne semble pas très honnête. Peut-il garder un œil sur lui ? Pas le temps d'agir qu'une mandille est trouvée. Une preuve irréfutable ? Malheureusement non, car l'appât du gain pousse des faussaires à agir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Partons pour un voyage dans le temps, en remontant au Paléolithique. En page de garde, une fresque nous donne l'indicateur temporel pour bien situer cette période : entre 700 000 et 23 000 avant notre ère. C'est l'époque des Néandertal mais aussi des homo sapiens. Dès les premières pages, on retrouve notre héros, Hagard, et le crédit scientifique, Pascal Depaepe. Cet homme d'expérience est bien utile pour décrypter les prémices de la préhistoire avec ceux qui ont contribué à cette science. Comme Jacques Boucher de Perthes, considéré comme le fondateur du domaine, cherchant les traces d'individus d'avant la Bible et aussi des preuves « que l'environnement a connu des périodes de glaciations caractérisées par un intense refroidissement de la planète ». Comme pour le premier tome, des apartés didactiques sont régulièrement présentés à travers des rouleaux étalés en largeur de la page. Cette approche originale et bien amenée apporte le juste équilibre entre aventure et savoir. Mathieu Lavallée construit son scénario avec ingéniosité. Il prend certes quelques libertés anachroniques, tel que le langage utilisé, identique au notre... Et il affirme la présence des femmes même lors des chasses. On garde le sourire page après page, même quand on est adulte. Le dessin tout en rondeurs de Greg Blondin ajoute à la bonhommie. Les couleurs de Manon en aplats renforcent l'esprit fun. Un régal de lecture intelligente, dont on sort conquis.