L'histoire :
Duke se repose sur son canapé. Il est en train de faire un cauchemar. Il rêve du temps où il combattait avec son frère sur le ring. Les deux frères sont diamétralement opposés : Jésus est grand et beau, tandis que Duke est petit et gros. Ils formaient jadis un duo de catcheurs idéal. Cependant, la foule n’en voulait que pour le beau Jésus. Duke se réveille en sueur de son canapé. Il est aujourd'hui un chômeur de longue durée de 37 ans. Il cumule toutes les tares et son espérance de vie semble déjà dépassée. Aujourd’hui, c’est Noël et Duke attend la visite de son frère pour dîner. Il a tout préparé dans son loft tout pourri. Jésus arrive, mais sans sa femme. Il annonce à son frère qu’il ne va pas rester pour la soirée avec lui. Duke parvient à prendre son frère par les sentiments et le fait rester pour une bière. Quelques bières plus tard, Duke et Jésus sont fins bourrés. Jésus réalise l’heure tardive et part aussitôt. Il annonce aussi à son frère qu’il ne souhaite plus garder le contact. Duke préfère finir la soirée dans un bar en espérant trouver une « petite ». Il se tient au bar avec son amie et pute Garcine…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce nouveau récit des éditions EP (prévu en trois tomes), Stan Silas met en scène un anti-héros nommé Duke – qui n'a rien à voir avec le cow-boy de Hermann paru à la même époque. En effet, dans la réalité décalée de Silas, des aliens parasites prennent les humains en otage pour leur rendre la vie... idéale. Looser absolu au physique ingrat, Duke cumule les défauts, découvre par hasard ces aliens et devient de facto l’homme à abattre. Ce personnage n’est pas sans évoquer un chouilla le « Duke » interprété par Jeff Bridges dans The big Lebowski. La comparaison s’arrête là, bien évidemment, le sujet de l’album étant tout autre. Ici, la résistance s’organise et Duke va prendre ses responsabilités pour ne pas être parasité. Tout cela s'accompagne d'un humour grinçant et idiot – au sens non péjoratif du terme. Silas mélange le comique et le tragique, en toute décontraction pour son anti-héros. Son dessin aux courbes et aux effets visuels manga-formés efficaces se met en adéquation avec sa narration. Le trait fluide et dynamique assure sur les mises en scènes et les moments d’action. Les décors sont fournis et bien travaillés, dans un registre manga couleurs qui colle au récit. Ce tome se termine en plein suspens, le cliffhanger abandonnant Duke face à son destin...