L'histoire :
Il s’en passe des choses, dans la vie de Lin Xialou, une jeune fille pleine de vie. Le matin avant d’arriver à l’école, elle est interpellée par la police. En effet un objet important a disparu, or elle est la dernière à avoir quitté le lycée. Tous les soupçons se portent sur elle. Elle parvient à leur échapper avec ses amis imaginaires et se rend tranquillement à l’école. Lin Xialou est élève dans un lycée professionnel artistique. Aujourd’hui, c’est l’annonce des résultats de mi-semestre. Lin obtient un triste 6/20 en maths. Elle se demande à quoi servent les formules trigonométriques dans la vie. Elle préfère dessiner pour s’évader. Ses parents ont divorcé quand elle était petite. Sa mère est partie travailler dans une autre ville et ce sont ses grands-parents qui la gardent. Dans les années 80, le divorce était très mal vu dans les petites villes de Chine. Mais, Lin n’était pas préoccupée par cette situation. Une seule chose comptait pour elle : le monde était en danger et elle pensait que les Chevaliers du Zodiaque allaient la sauver. Aujourd’hui, cet univers imaginaire vit à ses côtés…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sur la pointe des pieds était jusqu'alors un roman, c’est maintenant une bande dessinée. Aux manettes, on retrouve la même scénariste Ji Di, connue pour sa trilogie My Way (au dessin et au scénario). Il s'agissait déjà d'une histoire de petite fille baignant dans l’onirisme… Avec Sur la pointe des pieds, Ji Di nous raconte la vie d’une jeune fille vivant dans un univers fantasmagorique où les Chevaliers du Zodiaque cohabitent avec d’autres personnages mangas, comme pour mieux se détacher du quotidien. Le monde des adultes ne l’intéresse pas. Elle parle de son enfance, du divorce de ses parents, de son goût immodéré pour le dessin... Elle évolue en marge des autres qui ne la comprennent pas. Elle est différente. Un jour, l’amour se présente à elle. Elle ne sait pas comment aborder un jeune garçon nommé Hán Chè, le garçon aux taches d’encre. Ji Di aborde aussi le thème du conformisme (très présent dans la société chinoise où il faut éviter de trop se distinguer des autres), de l’éducation stricte du corps professoral, du respect de la hiérarchie. Cette belle histoire bénéficie du trait délicat de A Geng, une manhuajia qui avait brillamment participé au recueil China Girls. Entre un découpage bien cadencé et un graphisme mi-manga, mi franco-belge, la dessinatrice procède à un jeu de lumières intéressant. Ses doubles planches qui parcourent le récit sont une vraie réussite. Néanmoins, il faudra attendre la seconde et dernière partie du diptyque pour pouvoir se faire une idée plus précise de l’ensemble.