L'histoire :
L’art subtil de se jeter par les tableaux est apparu en 1908 à l’initiative du Vicomte de La Pourfempoire. Personnage atypique doué d’une sensibilité toute particulière, ayant passé sa vie à vouloir l’exprimer d’une façon ou d’une autre, eut l’idée folle de se rendre au musée afin de tester une nouvelle forme d’Art. Il a, de fait, élaboré les bases de la transversalité, à savoir, la collision entre les différentes disciplines artistiques. L’idée est donc finalement très simple : monsieur le vicomte se met en tenue légère devant un immense tableau et se jette à corps perdu sur celui-ci. Le choc très violent, évidemment, fait jaillir indéniablement l’étincelle créatrice. Fatalement, les gens ayant une vision extérieure à cette nouvelle discipline pensent simplement que monsieur le vicomte de La Pourfempoire se paye une toile à sa façon. Pourtant, cette action violente contre une toile de maître rassemble effectivement plusieurs disciplines pour celui qui la pratique : la danse, la poésie et la critique picturale en font partie. En précurseur qu’il est, le vicomte eut tout de même à rendre des comptes à la police. Cela étant, l’art en marche a demandé à pousser les limites encore plus loin de cette pratique. Monsieur le vicomte de La Pourfempoire utilisa donc le canon pour se propulser, afin de pénétrer l’œuvre une bonne fois pour toute…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions Fluide Glacial proposent ici un recueil très policé, voire classique pour certains, concernant la thématique du musée du Louvre au travers du regard a-musé(e) de ses auteurs. Cette immersion dans l’Art avec un grand A, pour ce magazine pratiquant l’Humour avec un grand H, semble finalement avoir pas mal de sens, car ce musée reste un temple d’inspiration pour la création. Cette collaboration entre Louvre et Fluide se concrétise au travers d’un recueil rassemblant sur plus de 100 pages une foultitude d’histoires plus ou moins courtes. Dans celles-ci, des auteurs comme Binet, Julien/CDM, Pochep, Edika, Salch, Oncle Gilbert, Gotlib, Boucq, Camille (et plein d’autres) s’expriment librement. C’est donc un Louvre revue, corrigé, détourné et transformé que l’on découvre au fil des histoires. Ainsi en va t-il de celle de la Joconde, du radeau de la Méduse, de la nef des fous... et bien plus encore. Voilà donc une bonne immersion hilarante, car évidemment, l’humour détonne dans cet album dans lequel les lecteurs retrouvent leurs auteurs préférés du magazine. Cette coédition réussie fait bonne figure et prend une place indispensable dans une bibliothèque digne de ce nom.