L'histoire :
Chaque jour de semaine, à 11h30, toute la France est au travail depuis l’aurore. Toute la France ? Nooon, car à cette heure là, Martine, de son petit nom Titine, s’éveille à peine. Un œil après l’autre, un filet de bave, une haleine radioactive… Titine s’est encore cuitée jusqu’à pas d’heure. La grande question est de savoir avec qui elle est rentrée… Le petit frère Bouffy, dont Titine a la garde depuis la mort accidentelle des parents (un accident de bus sur la route des vins d’Alsace), débarque dans la piaule. Il la rassure : seuls deux légionnaires et un chien sont rentrés avec elle sur le coup des 3h. Au bruit qu’elle faisait, selon lui, elle tenait 4g (ça, c’est le taux d’alcoolémie). La journée se déroule alors comme les autres : levé, café et bistrot. Là bas, elle apprend que les deux mecs de la nuit, étaient René, un pilier du « Café des amis », et un clodo, type caucasien, à qui elle a taxé une clope en passant, et qui ne l’a plus lâchée. Reste plus qu’à payer l’ardoise. Heureusement, le RMI vient de tomber. Ça se fête ! Allez hop, deux morpions…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après les jeunes fachos de Jeunesse de France et les fachos bourrés de Chez Francisque, Lindingre récidive avec les jeunes bourrés, comme ça il aura vraiment fait le tour de la question. Posfacé par un maître en matière d’humour trash, Monseigneur Vuillemin, Lindingre empile 9 sketchs mettant en scène une frêle héroïne, Martine (mensurations : 100/90/110 pour 1m60). Le super pouvoir de Titine : tenir 4g d’alcool à 3h du matin et ne pas confondre le clodo qui est dans son lit avec son chien (quoique). Vous l’aurez compris, on est ici au paroxysme de l’élégance et du bon goût. Lindingre exploite ici la misère intellectuelle et sociale avec une propension à faire dans le sale, le gras, le crado absolu. Cela dit, si la célèbre famille Groseille vous fait hurler de rire, ou si Le bonheur a encore frappé figure en tête de vos films cultes, il est indispensable de faire trôner Titine en bonne place sur vos étagères. En parfaite adéquation avec cette ambiance bucolique (et dans bucolique, il y a…), son dessin aux traits épais ne vise néanmoins pas à rivaliser avec les impressionnistes. Des nez de cochons, 3 chicos dans la bouche, deux ronds et deux points pour les yeux… Cela est bien suffisant pour nous faire apprécier la visite des tréfonds des bas-fonds de la vraie vie.
