L'histoire :
Ulysse traîne encore sa peine chez Calypso. Cela fait maintenant sept ans qu'il partage la couche de la nymphe des mers. Mais toutes les nuits, il sort pour contempler l'horizon, méditatif. Cette nuit, Hermès rend visite à Calypso. Il est temps qu'elle libère Ulysse de sa douce prison : les Olympiens le veulent et le roi des Dieux compte sur elle pour aider Ulysse à quitter les lieux. La mort dans l'âme, Calypso annonce la nouvelle à celui qu'elle aime. Elle ne comprend pas pourquoi Ulysse veut partir alors qu'il semble heureux à ses côtés. Le roi d'Ithaque lui explique que sa terre lui manque et que tous les plaisirs et bonheurs ne peuvent lui faire oublier sa maison. Elle lui promet donc de l'aider et elle lui donne une hache pour qu'il construise un radeau. Le lendemain, Ulysse est prêt. Il va enfin pouvoir rentrer chez lui. Il longe l'océan et arrive en Pheacie. Il est tout prêt du but. Pourtant, c'est mal connaître la rancœur tenace de Poseidon. Une tempête se lève et met à mal le radeau de fortune. Ulysse s'accroche à un bout de bois et une Néréide, Leucothée, lui porte assistance en lui donnant un drap pour nager plus facilement. Le Dieu des mers et des océans se rit de cette intervention : personne ne pourra l'empêcher d'assouvir totalement sa vengeance. Pourtant, Athéna veille, non loin de là...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ulysse se rapproche enfin de son but. L'adaptation de l'œuvre d'Homère en bande dessinée touche bientôt à son terme avec cet avant-dernier tome. Et cet épisode est particulièrement marquant. Clotilde Burneau prend en effet le temps de se focaliser sur les personnages et leur ressenti. Démarrer sur Calypso (Ulysse y restera tout de même sept ans) n'est donc pas un hasard sur ce tome contemplatif et bien plus profond que les précédents. Tout est réussi avec une belle analyse psychologique et des épisodes intelligents et plein de finesse. Ulysse est plus charismatique et intelligent que jamais et le final, lent et impressionnant de justesse, est totalement fascinant. Il faut dire que les dessins de Giuseppe Baiguera ajoutent une grande plus value. Chacun de ses personnages sont beaux et plein d'humanité. L'apparition des Dieux, et notamment Athéna, est remarquable et impressionnante. Même la transformation d'Ulysse en vieillard est un passage marquant. Pour couronner le tout, l'interprétation (dans les annexes) du mythe d'Ulysse faite par Luc Ferry est magistrale et éclaire de façon philosophique et morale un récit légendaire. Enfin un passage digne et à la hauteur de la formidable odyssée vécue par Ulysse !