L'histoire :
Matt est toujours en train de prospecter sur les terres du Klondike. Il rêve de trouver un gisement d’or, la richesse l’obsède jour et nuit. Travaillant sans relâche, il ne ménage pas sa peine. En faisant le tour de son passé, il se revoit dans les affres de Dawson, jouant aux cartes, buvant plus que de raison et s’amusant avec des filles de joie. Il ne regrette rien car cette vie de désœuvré l’a souvent amené à dormir dehors, triste et seul. Aujourd’hui, il rêve de revenir à la ville couvert de gloire et d’argent, auréolé par sa découverte d’or. Patiemment, il creuse la terre et met des repères en bois pour trouver le bon chemin. A force de patience et de travail intensif, il finit par trouver une grosse pépite d’or. Ivre de joie, Matt ne se rend pas compte qu’il est observé par un inconnu qui regarde attentivement l’évolution de ses recherches…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici la fin de l’aventure à la Jack London de Matt qui tente de trouver un gisement d’or en plein Alaska. Nous revoici plongé dans les douloureuses recherches de Matt, luttant contre la fatigue et l’impatience. Eric Stalner s’applique à décrire ce que pouvait être le quotidien d’un prospecteur à l’époque : le travail incessant, le doute perpétuel et la fièvre de l’or qui ronge tout. Ce mélange de patience et d’énergie fiévreuse est pourtant traité de façon assez désinvolte et manque de puissance. A tel point qu’on peine à croire à l’obsession du personnage. Le western a perdu de sa puissance imaginative et, plus encore, de sa profondeur psychologique. Ainsi, les scènes s’enchaînent de façon mécanique et presque sans vie. Le rythme s’étire et le scénario est vide de rebondissements et d’actions. Seule une scène apporte un peu de tensions mais ne semble exister que pour combler un vide. Même le message moral sur l’obsession de l’or est rapidement balayé. Heureusement que le dessin de Jean-Marc Stalner reste impressionnant. Alliant la puissance de trait d’Yves Swolfs et la délicatesse de Michel Blanc-Dumont, ce dessin rappelle les grands moments du western dans le 9ème art. Les grands espaces et la rigueur du grand froid sont immersifs et font presque oublier un scénario famélique. L’album se lit malheureusement en quelques secondes et n’apporte qu’un simple épilogue à cette belle série. Ceux qui s’attendaient à trouver une pépite à la fin seront déçus…