L'histoire :
Quelque part dans l’actuelle Ukraine, à l’époque médiévale… Dès lors que le vampire Kergan a eu goûté au sang de la belle Anna, et qu’il lui a offert le sien, il lui a transmis sa nouvelle condition d’immortelle. Néanmoins, elle n’a pas encore l’expérience, ni la force d’un vampire. Une nuit, il a encore besoin d’intervenir pour la libérer de son homme violent. Ils le tuent ensemble, puis s’échappent du village. Mais Arkanéa, la sorcière à l’origine de la condition vampiresque de Kergan, se dresse sur leur chemin. Elle n’entend pas partager Kergan avec une autre femme. Leur confrontation est pourtant perturbée par l’arrivée des villageois. Les vampires sont forcés de se séparer. Tandis que Kergan et Anna se réfugient pour la journée suivante dans une cave, Arkanéa retourne à sa chaumière. Elle y découvre la tête décapitée d’Oleg : elle est tombée dans un piège. Bientôt cernée par une troupe de soldats emmenée par le starets Arthémius, un prêtre fanatique, elle est enfermée dans une cage et emprisonnée dans une geôle obscure. Il entend bien mener sur elle quelques expérimentations… et potentiellement s’en servir comme appât pour attraper d’autres vampires.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La saga vampiresque débutée il y a un quart de siècle ( ! ) au sein de la collection Graphica de Glénat continue désormais son petit bonhomme de chemin sous les crayons de Thimothée Montaigne. Yves Swolfs, son auteur complet jusqu’au tome 7, lui a en effet passé le flambeau du dessin au tome 8, pour un résultat réaliste et encré évidemment tout aussi spectaculaire. Car Thim Montaigne est l’un des plus brillants dessinateurs réalistes de l’époque. Sa science de l’encrage appuyé se montre plus que congru pour le registre des suceurs de sang sous la période médiévale et en Europe de l’Est. La colorisation de Denis Béchu se met au diapason de l’obscurantisme, en offrant un échéancier réduit de teintes sobres et sombres. A travers le scénario toujours mis au point par Swolfs, notre « maître » Kergan retrace ses origines de vampire, le point de départ de sa « condamnation » à cette maudite condition immortelle par la sorcière Arkanéa, et sa transmission à Anna, jeune et belle brune fatale au regard de braise, qui répond en tout point aux exigences du casting. Sans transcendance, le scénario suit un développement logique, quoiqu’un tantinet bavard – l’impact visuel des planches de Montaigne aurait mérité moins de phylactères. On découvre notamment dans ce tome comment Kergan s’est adjoint une fidèle assistance humaine… avant que Kergan ne poursuive son périple qui le ramène progressivement vers l’ouest.