L'histoire :
Jimmy est impatient que son grand-père lui passe la batterie fraîchement rechargée pour la remettre dans son lecteur MP12, il va enfin connaître l’épopée légendaire des « thanatonautes ». Une épopée inattendue, même pour son auteur Michaël Pinson, pionnier de la thanatonautique, discipline dont il est l’initiateur. La mort est un continent qu’il a atteint et d’où il est revenu, épaulé d’une équipe de scientifiques, dans le but de comprendre ce qui la compose. Et à leur grande surprise, celle-ci s’est montrée peu avare en révélations ! Retour à l’époque qui précède la révélation au grand public. Le frère et la mère de Michaël lui glissent l’idée que ses explorations de l’au-delà recèlent un potentiel commercial indubitable. Michaël exprime sa réticence, quand il reçoit un appel de son équipe qui l’attend pour participer à une rencontre avec le président de la république, Monsieur Lucinder. Bientôt en campagne pour sa réélection, ce dernier ne cache pas son intention d’utiliser les formidables découvertes des thanatonautes afin de masquer son bilan décevant. Principal mécène de l’entreprise de thanatonautique, il compte maintenant révéler leurs découvertes au grand jour, après avoir les avoir gardées au secret pendant les dernières années. Sur ces entrefaites, les thanatonautes reprennent leurs explorations avec, pour certains d’entre eux, Raoul notamment, des motivations personnelles. Ce qui va bientôt engendrer quelques tensions au sein du groupe, d’abord, puis libérer les démons par la suite…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce troisième opus de l’adaptation du (célèbre ?) roman de Bernard Werber, Les thanatonautes opèrent un virage radical dans leur quête, en la rendant publique à des fins politiques et commerciales. Les conséquences de ces révélations au plus grand nombre vont peu à peu se révéler désastreuses. C’est une des réflexions amenées dans ce chapitre final de la « thanataunotique ». Avec un talent qui rend sa patte quasi invisible, Corbeyran transmet fidèlement le script original, tout en l’adaptant à notre époque avec des touches subtiles. Le dessinateur Pierre Taranzano rend l’histoire réaliste tant son trait colle à l’image du roman. Un beau travail, bien séquencé et bien dans l’esprit Werber. Pourtant, une adaptation de roman est toujours exercice difficile. En collaborant sur ce projet, les trois artistes montrent une complémentarité exemplaire. Avec un sujet audacieux (dont Werber a le secret), l’action ose se dérouler jusqu’à son extrême magnifié par le point d’orgue : que ferait l’humanité si on lui livrait les règles de la vie et de la mort… dans une téléréalité ?! Le choix présenté est tout à fait plausible, en tout cas pour la réaction du peuple. Au sujet de la partie mystique, libre à chacun de croire ce qu’il a choisi. Ce qui ramène sur le plan intime et invite le lecteur à préserver le grand secret intact, afin de ne pas perturber la grande roue cosmique…