L'histoire :
En 1944, Rommel s’apprête à rendre visite aux plages des Sables d’Or pour inspecter les défenses allemandes. Pourtant, certains soldats grondent et s’inquiètent du manque de moyens qui leur est laissé pour protéger les lieux. Si l’armée américaine attaque à cet endroit, le peu d’hommes et d’armes risque de coûter la vie à de nombreux Allemands. Pendant ce temps, un sous-marin américain se prépare à rentrer chez lui. Il a terminé son travail de repérage et connaît désormais parfaitement les lieux qui serviront de point de départ au débarquement. Ça tombe bien, car les hommes sont épuisés. Au même moment, au quartier général anglais, Eisenhower rend visite aux hauts-gradés pour parler des opérations à venir. Les généraux ont donné des noms particuliers aux points de débarquement : chaque plage visée aura le nom d’un lieu américain. Quand ils font le point, le major Logan Scott Bowden rappelle à tous que l’endroit le plus dangereux reste Omaha Beach, à cause du relief particulièrement difficile à maîtriser…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« Omaha Beach » : un nom de sinistre Mémoire, puisque c’est la plage où le débarquement fut le plus meurtrier lors de la célèbre Opération Overlord du 6 juin 1944 (plus de mille morts en une journée). La série de Glénat consacrée au débarquement de Normandie (pour fêter les 70 ans de cet événement majeur de la seconde guerre mondiale) ne pouvait passer outre cette bataille sanglante. Après avoir abordé la prise du village de Sainte-Mère-Eglise (le tome un), ce tome 2 détaille tous les sinistres épisodes du débarquement le plus terrible du « D-Day ». Bruno Falba prend la relève du scénario et tente de montrer la réalité de la guerre dans les deux camps. Le début est ainsi très intéressant puisque l’on assiste, d’un côté, aux préparatifs américains, et de l’autre, à la routine allemande. Le choix de montrer l’avant-débarquement est une façon intéressante de focaliser sur le paramètre humain du conflit. Loin du manichéisme du premier tome, l’auteur montre que les soldats sont avant tout des hommes embarqués dans une guerre qui les dépasse. Le quotidien est aussi une façon de montrer la rupture qui intervient quand les forces américaines déploient leur impressionnante armada sur les plages de France – le calme avant la tempête. Les Allemands seront eux-même pétrifiés devant ce déchaînement de forces. A ce titre, les dessins de Davide Fabbri et de Christian dalla Vechia sont particulièrement efficaces et s’étirent sur des doubles pages pour représenter l’immensité des plages surchargées d’engins de guerre et autres bateaux américains. Les combats sont spectaculaires, grâce à la minutie des détails et du décor. Malheureusement, les défauts graphiques sont les mêmes que ceux du premier tome : les couleurs et le trait sont souvent lumineux et presque trop « bon-enfant » pour représenter la violence de ce conflit. Un style de dessin plus rugueux aurait sans doute mieux convenu. On reste également frustré par la brièveté de l’album, comparé à l'ampleur des événements de ce jour. Certaines références historiques sont certes pertinentes et discrètes, mais la bataille la plus terrible du débarquement est finalement rapidement expédiée. On a donc du mal à imaginer l’enfer qu’ont vécu les Américains qui partaient au casse-pipe, ainsi que la difficulté des soldats allemands à tenir leur position devant les vagues d’assaut ennemies. Le tout reste toutefois une façon acceptable de partager une incroyable page de notre histoire, même si ce n’est qu’une petite mise en bouche...