L'histoire :
24 aout 1614… Derrière les murs qui furent sa dernière demeure, elle revient à la vie. Nue, elle déambule dans le château abandonné, comme attirée par une force inconnue. Peut-être est ce le tableau ? Celui d’une femme majestueuse, intrigante et si familière… La nuit la porte bientôt vers le village voisin. Elle a terriblement faim. Pourtant, le pain qu’elle porte à sa bouche, lui donne la nausée. C’est d’autre chose dont elle a faim. Alors, lorsqu’une fillette pousse un cri d’effroi en la voyant, tout bascule. Et bientôt, sans vraiment comprendre, elle plante ses dents dans son petit cou immaculé. Honteuse mais rassasiée, elle poursuit sa route en ne cessant de s’interroger sur le drôle de nom que la fillette à crié en la voyant. Qui est cette « Comtesse sanglante », en effet ? Les villageois qui découvrent le crime, le savent bien, eux. Ils ont bien peur de revivre ici des moments douloureux du passé. Celui où la Comtesse Élisabeth Bathory s’adonnait à moult expériences en vidant de leur sang quelques créatures à peaux blanches pour gagner l’éternelle jeunesse. Mais pourquoi donc est-elle revenue ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Indéniablement l’histoire de la Comtesse hongroise Élisabeth Báthory (1560-1614) fascine. Nombreux ouvrages s’y sont copieusement penchés pour relater l’effrayant parcours de cette femme ayant torturé et assassiné, peut-être, plus de 200 de ses concitoyennes. Jugée et condamnée à être emmurée, elle finira sa vie oubliée dans son château, laissant alors la légende s’emparer d’elle définitivement… Pour ce nouveau récit, Amaury Quétel se nourrit justement de la légende. Laissant à d’autres le soin de jouer les enquêteurs-historiens, il imagine une Élisabeth « post-emmurement », revenant à « la vie » grâce à l’étrange sorcière Dravulia. Ainsi, il exploite pour son intrigue une des constituantes principales du mystère rodant depuis toujours autour du personnage : les pratiques vampiriques auxquelles elle se serait livrée. Du coup, on plonge rapidement dans une atmosphère des plus gothiques pour un récit horrifique et sanguinolent, mais malheureusement peu étayé. Car passé le temps de la résurrection, celui de la découverte de son passé puis sa rencontre avec Dravulia, on a bien du mal à se laisser convaincre par la « mission » peu claire qui lui est confiée. Tout au plus, on saisit qu’il s’agit là d’un chouette prétexte à faire gicler des hectolitres d’hémoglobines et à faire pousser les canines. Mais après… Bref il faut être un pur amateur, l’intrigue restant vraiment au premier degré. Même regret pour le dessin qui, s’il colle à peu prés bien à l’ambiance, ne fait pas réellement d’effort en termes de lisibilité : très peu éclairé par des masses de noirs et pas franchement embelli par les rouges dégoulinants. Bon appétit !