L'histoire :
2012, le Printemps québécois éclot suite à la décision d'augmenter les droits de scolarité universitaire. En signe de refus, les étudiants se mettent en grève, manifestent, et descendent dans la rue au son des casseroles et au rythme des marches. Une véritable crise sociale éclate. Cette grève sans précédent, la plus longue de l'histoire du Québec, sera porté par le mouvement étudiant, plus que jamais opposé au pouvoir en place. Image d'un éveil collectif, le livre est l'histoire d'une jeunesse en quête d'identité et de repères, en lutte contre les puissants. Après huit mois de protestation, le gouvernement finira par annuler la hausse des frais de scolarité... tandis qu'un collectif d'artistes verra le jour : Je me souviendrai, composé de journalistes, auteurs, illustrateurs, penseurs et musiciens, souvent indignés par le capitalisme et aspirant à plus de liberté.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'expression « Printemps Erable » désigne le mouvement social qui a paralysé le système universitaire entre février et septembre 2012 au Québec. Je me souviendrai est le recueil de dessins, de textes, de poèmes, de planches pleines-pages, de petites histoires qui ont tous en commun de capter l'urgence d'une situation historique sans précédent, dans un pays et une région peu habitués à protester. Toutes proportions gardées, cet évènement a fait l'effet d'une petite révolution. Les auteurs, nombreux, ont voulu témoigner, informer, faire comprendre les enjeux d'un contexte inédit, qui a par exemple vu, le 22 mars 2012, 200 000 manifestants défilant pacifiquement dans les rues de Montréal contre la hausse des frais de scolarité, la plus grande manifestation de l'histoire du Québec. Via souvenirs, impressions et ressentis, les témoins ou acteurs de ce mouvement ont restitué une perception pour façonner une mémoire, comme une pierre angulaire de l'histoire du pays. Le mélange est bouillonnant, sorte de patchwork didactique, dense, fouillis, parfois caricatural en termes d'idéologie et assez inégal, à l'image de l'urgence dans laquelle il a été réalisé. Pourquoi pas. Reste que vue de France, l'histoire pourrait paraître anecdotique compte-tenu de notre passé révolutionnaire, même si l'on sent, sans vraiment nous en rendre compte, que ce moment a marqué un tournant de l'histoire de nos cousins canadiens. Quant au livre, on y trouve à boire et à manger : il alterne belles illustrations, analyses pertinentes et passages sans intérêt, pour un ensemble qui ennuie parfois. Un livre-souvenir ou livre-mémoire, qui parlera davantage à ceux qui ont vécu le mouvement de l'intérieur.