L'histoire :
Ce jour-là, Léopold, 5 ans, appelle sa sœur Céline pour qu’elle vienne illico dans sa chambre. Céline débarque et remarque, blasée, qu'il s'est bien planqué. Soudain, un slip en lévitation, devant elle, se met à crier : « Tadaaa » ! Céline constate alors avec stupéfaction que son frère a subitement acquis le super-pouvoir de se rendre invisible, à volonté. Seul hic dans la procédure : il ne parvient pas encore à faire disparaître ses vêtements… Donc on le repère facilement à son slip. En revanche, s’il se met tout nu, il peut désormais piquer tous les Carambars® de Céline ! Elle lui explique alors qu’il ne faut surtout pas parler de ce pouvoir à qui que ce soit : si les autorités s’en aperçoivent, il deviendra le cobaye de la CIA, des scientifiques, des militaires, de la mafia… et il ne lui arrivera que des choses horribles. Elle est prête à le protéger contre tout ça… à condition qu’il lui refile régulièrement sa part de dessert. Plus tard, Léopold parvient à faire disparaître aussi ses habits (c'est ballot, il suffisait de lire l’étiquette). Il se livre alors aux 400 coups. A la maison, il en profite par exemple pour croquer dans les gâteaux des autres : à l’école, il largue des gros prouts à côté des copains pour les accuser…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénariste Michel-Yves Schmitt et le dessinateur Vincent Caut ont inventé en 2011 chez Dupuis ce petit héros qui amusera beaucoup les enfants de 6 à 8 ans. Sans expliquer pourquoi ni comment (et d’abord, on s’en fiche), le facétieux Léopold se découvre en effet un pouvoir digne d’un bon vieux fantasme de super-héros : celui de se rendre invisible. Evidemment, à 5 ans, l’invisibilité c’est surtout pratique pour faire des bêtises et faire accuser les autres, en première ligne desquels la frangine devient une victime de choix. C’est aussi pratique pour s’adonner au gentil péché de l’âge : la gourmandise. La soixantaine de planches de cette intégrale proposée par la Boîte à Bulle empruntent un rythme de « gags » de 1 à 3 pages, avec l'espièglerie et la tendresse en ligne de mire, ainsi qu’un dessin simple et caricatural, plein de peps, pour accompagnement de fond. En BD, jusqu’à présent, c’est surtout Milo Manara qui avait exploité la veine de l’invisibilité avec son Parfum de l'invisible, mais à des finalités érotiques qu’il ne convient guère d’aborder avec le public ici ciblé. Les petits ont désormais eux aussi leur héros invisible : Léopold…