L'histoire :
Cléo est autrice de bandes dessinées. Elle se rend dans un grand festival consacré au neuvième art pour dédicacer ses livres. Elle voit alors deux de ses amies lui rendre visite. Elles sont contentes de la voir. Cette année, elles n'ont pas de stand à elles, mais elles le partagent avec des connaissances de leur atelier. Cléo se lamente quand elle découvre que la distance lui a fait rater un grand nombre d'épisodes avec ses amies : déménagement, histoires de cœur. Il faut qu'elle se rattrape ! Ses amies lui proposent de venir manger avec elles le soir même, et Cléo accepte volontiers. Elle envoie un SMS à son petit ami Charles pour le prévenir. Quand elle arrive au restaurant, elle fait la connaissance des filles de l'atelier. Le courant passe tout de suite très bien. En particulier avec une jeune femme du nom de Farah. Elles discutent. Mais lorsque Cléo évoque son petit ami, Charles Mercier, Farah devient étrange, et demande si elle est bien en couple avec cet homme. Elle s'éloigne doucement, elle semble sidérée. Sa réaction trouble Cléo, qui essaie de se renseigner auprès de son entourage, et plus tard dans la soirée auprès de son compagnon. Chacun va alors avoir une attitude qui déstabilise Cléo : pourquoi tout le monde s'emporte dès qu'elle parle de Farah ? Et pourquoi tout le monde évite le sujet ? La meilleure façon de connaître la vérité, serait peut-être d'échanger directement avec la principale intéressée...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mirion Malle a précédemment publié Commando Culotte, La ligue des super-féministes et plus récemment le remarqué C'est comme ça que je disparais. Avec ce nouveau roman graphique, elle reste dans une veine similaire à son dernier album, un récit « tranche de vie » touchant, dans lequel nous allons suivre le parcours et l'évolution du personnage principal. Pourtant, cet ouvrage reste bien différent, notamment dans le ton. Même si le sujet est difficile, Cléo va pouvoir évoluer, aller vers du positif. Et Mirion Malle nous délivre un grand message d'espoir, symbolisé notamment par la dernière planche (une route qui s'éloigne vers un soleil levant et rayonnant). Cléo vit avec son compagnon, et tout se passe bien pour elle. Pourtant, au fond d'elle, elle ressent des émotions contradictoires, elle ne se sent pas tout à fait à sa place. Et cela va s'accentuer, lorsqu'elle va faire la connaissance d'une jeune femme, dont le passé semble lié à son conjoint. Chacun reste discret sur le sujet, Charles s'énerve dès que Cléo aborde le sujet. Elle sent quelque chose de louche. Finalement, elle va suivre son intuition et faire le choix de se choisir, elle, de s'écouter. D'aller vers ce qu'elle a toujours souhaité sans se mettre de barrières. Se délivrer, pour se reconstruire. On reconnaît au premier coup d'œil le trait de l'autrice, mais l'on note une mise en couleurs très réussie, qui apporte un plus à la bande dessinée.