L'histoire :
Gauthier de Flandres a rejoint la ville sainte d’Akka, rebaptisée par les croisés Saint-Jean-d’Acre lors de la prise de la cité. Mais le retour de celui que ses ennemis surnomme le « nomade » n’est pas de toute quiétude. Des croisés sont assassinés dans les rues de la citadelle. Chaque massacre sanglant et meurtrier s’accompagne d’un message enjoignant le « nomade » de délivrer aux meurtriers le contenu de la cage dérobée et propriété actuelle de Renaud de Chatillon. Et chaque agression voit repartir la farandole de musiciens menés par son étrange danseur au sourire de nacre, Hakim le Noir. La secte des assassins semble le traquer sans répit. Mais Gauthier est à Saint-Jean d’Acre pour une toute autre raison : il doit en effet y retrouver sa sœur Sybille d’Aubois, qu’il n’a pas revue depuis son enfance. Il se remémore alors cette jeunesse et le départ de sa sœur pour le couvent de Noirmont, celui de ses parents pour les croisades, son éducation par ses tantes et par son maître d’armes Galland. Les images d’une belle jeune femme aux atours envoûtants lui rappellent quel danger sa sœur représentait pour le cœur des hommes, ainsi que les égarements de leur moine précepteur et de son propre maître d’armes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sybille, jadis est le second opus du diptyque du deuxième cycle (seconde époque) de Croisade. Ce cycle avait été rebaptisé Nomade... avant que son premier tome, Gauthier de Flandres soit réédité en tant que cinquième tome de Croisade. Passons sur ces égarements éditoriaux semant confusion et désordre dans l’esprit du lecteur. Intéressons-nous plutôt à la destiné du personnage principal qui n’est autre que la propre sœur du chevalier errant. Avec talent, le scénariste Jean Dufaux privilégie cette fois l’enquête de Gauthier, la possession par le Qua’dj de Lhianes et la réincarnation du Simoun Dja, plutôt qu'il s’attarde sur ce nouveau personnage mystérieux et intrigant. Celui-ci est d'ailleurs superbement mis en valeur par Xavier, notament au travers de quelques flashbacks intelligemment distillés, nous en apprenant plus sur le passé et l’enfance de notre héros. La magie de Dufaux agit et le charme de l’Orient nous enivre, même si une partie du récit se déroule dans les Flandres. On pardonnera les quelques pérégrinations errantes du scénario et son rythme trop rapide pour s’émerveiller, encore une fois, du graphisme exceptionnel de Xavier. Son trait fin et détaillé sublime le scénario sans nuire à sa lisibilité. Il donne aux personnages une aura mise en exergue par les couleurs chaudes et appropriées de Jean-Jacques Chagnaud. Au final, ce 6ème opus est un album de qualité qui s’inscrit dans la droite ligne de la tétralogie-mère, malgré quelques raccourcis confus.