L'histoire :
En 1816, deux enfants jouent sur le pont d’un bateau. Le petit garçon, Alistair, s’amuse à donner à manger à des monstres marins pour tenter de les apprivoiser. Ils se font gronder par le capitaine, le père de Harriet, qui ne veut pas qu’elle sorte de sa cabine, et par son second, Jack Blacklow. Mais le bateau est attaqué par des barbaresques. Quand deux d’entre eux font irruption dans la cabine, le jeune Alistair en abat un au pistolet et Harriet poignarde l’autre. Dans un état de choc, elle met le feu au corps d’un simple regard… Onze ans plus tard, Harriet vit toujours recluse, mais à Limentum, au Sud de la Britannia, avec sa grand-tante et son frère Calvin, qui n’a pas l’usage de ses jambes. Elle coule des jours paisibles mais mornes, en attendant son père pour les fêtes. C’est finalement Alistair qui débarque, alors que le capitaine Ashtray, lui, reste en mer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Hélène V. a gagné le concours de la fondation belge Raymond Leblanc de la jeune création, qui lui a permis de publier cette première BD, La Fille des Cendres, dont le titre original, La Fille Cendrier, renvoyait directement au patronyme de l’héroïne, Harriet Ashtray. Celle-ci dispose de pouvoirs extraordinaires et inquiétants. Elle peut faire brûler les choses d’un simple regard. Mais elle est aussi soumise à une terrible menace, tapie dans l’ombre, et qui pèse visiblement sur les épaules du capitaine son père… Le scénar est sympa et l’intrigue se dévoile peu à peu, comme le passé (et le passif) de ses personnages. Le découpage de l’histoire est accrocheur. Le trait et les couleurs d’Hélène V. sont doux, soyeux, agréables, autant que son monde est dur, agressif, sans pitié. Cette opposition pourrait être choquante, mais elle donne ici un ton onirique et poétique à cette histoire fantastique. Le récit nous enveloppe, c’est un moment très agréable qui donne envie de vite passer à la suite, car il s’agira ni plus ni moins de se la filer contre un Dieu ! Accrochez-vous donc aux bastingages, ça va tanguer…