L'histoire :
Comme à son habitude, le disciple dort d’un sommeil très profond quand soudain, il est dérangé par le bruit d’un caillou qu’on jette dans ses fenêtres. Espérant qu’il s’agisse de sa jolie voisine qui l’invite pour un pique-nique torride dans les sous-bois, sa déception est immense quand il s’aperçoit que ce n’est que Léonard. Le génie a besoin de son fidèle souffre-douleur pour participer au concours de création culinaire qu’il vient d’inventer. Le vainqueur aura l’honneur d’avoir réalisé la recette qui deviendra l’emblème de la ville de Vinci. Léonard en est déjà convaincu, il sera le génie visionnaire qui remportera ce concours. Mais c’est sans compter sur la participation de Mathurine…
Alors que Léonard est en pleine création avec son malheureux disciple, une classe de jeunes élèves déboule à l’improviste dans son atelier. L’institutrice souhaite faire découvrir à ses chérubins le local dans lequel œuvre le plus grand génie de tous les temps. Mais faire visiter à des sales marmots un laboratoire équipé de machines plus dangereuses les unes que les autres, ce n’est pas de tout repos : le disciple va devoir s’activer un maximum pour éviter le drame…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après bientôt 40 ans de collaboration sur une série devenue culte, Bob de Groot (scénario) passe le flambeau. Ce sera désormais aux côtés du prolixe Zidrou que Turk poursuivra les aventures de Léonard. Avec ce 47ème opus, Master génie, ces 2 chefs étoilés de la BD humoristique franco-belge nous ont concocté un album aux petits oignons. La recette du succès est toujours établie à partir des mêmes deux personnages principaux totalement opposés. D'un côté un génie compulsif à l’ego démesuré, aux inventions surprenantes, souvent burlesques mais rarement abouties. De l'autre Basile, un disciple paresseux, pas très lumineux et sans cesse martyrisé par Léonard. Une bonne dose d’anachronismes farfelus pour le XVème siècle, comme l’invention du bracelet électronique, de l’imprimante 3D, de l’assurance vie, du festival BD d’Angoulême (et de ses interminables files d’attente pour les dédicaces) ou encore du mariage gay (la Zidrou touch ?). Le tout est saupoudré de jeux de mots savoureux qui pimentent les dialogues. Sans risquer l’indigestion, le lecteur peut légitimement éprouver un sentiment de répétition ou de déjà-vu dans les ressorts comiques, quand bien même le scénariste a changé. L’album est parfois de qualité inégale, certaines chutes sont un peu fébriles... On peut tout de même affirmer que la mayonnaise a bien pris dans ce duo d’auteurs qui a déjà collaboré sur la série Clifton. Zidrou a su préserver l’esprit malicieux de la série. Fidèle au style « gros-nez », le dessin de Turk est d’une constance à souligner. Un nouvel album à la recette traditionnelle, à savourer sans modération !