L'histoire :
Le jeune Perceval vit à l’état de nature dans la « Forêt perdue ». Entouré d’animaux, il est heureux de sa vie et n’en imagine pas de meilleure. Mais un jour, une pie vient lui chanter des choses à l’oreille, que le monde serait vaste et beau. Elle l’incite à aller au-delà des grands pins, dans un endroit où sa mère lui a interdit d’aller. L’appel de l’aventure est le plus fort. Au-delà des grands pins, Perceval aperçoit des chevaliers en armure étincelante. Ils sont perdus et demandent au garçon s’il a aperçu l’homme qu’ils cherchent. Mais Perceval n’a d’yeux que pour les armures. Il les prend pour des anges. Quand il apprend qu’ils sont chevaliers du roi Arthur, il décide de se rendre à Carduel, où le roi tient sa cour. En échange, le plus âgé des chevaliers lui demande son nom, mais Perceval ne le connaît pas encore. Il n’a pas de nom. Le jeune homme revient chez sa mère, qui lui apprend qu’il est le fils d’un grand chevalier, mort pour s’être opposé au Malin, et que ses frères aînés sont aussi morts de cette malédiction. Malgré les prières de sa mère, il prend la route le cœur léger vers Carduel, laissant celle-ci mourir de chagrin.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Perceval, l’un des chevaliers de la table ronde, est connu pour être l’un de ceux qui aura approché le plus près du Graal, que le chaste Galaad trouvera finalement. Jusqu’à ses 15 ans sa mère le garde éloigné de la chevalerie, mais la rencontre fortuite avec des chevaliers fidèles à Arthur précipite le jeune homme dans la quête d’aventures. Pur, sans tâche, il est rapidement fait chevalier de la table ronde. Chevalier errant, le palais du Roi Pêcheur, détenteur du Graal, s’ouvre à lui, mais Perceval ne lui pose pas les questions qui pourraient le sauver. Il se lève le lendemain sans la coupe, et passera sa vie ensuite à courir après ses erreurs de jeunesse. Chanté par Chrétien de Troyes, Perceval est un des chevaliers majeurs de la littérature du Moyen-âge. Sa fougue et sa jeunesse, sa fraicheur en font un être à part. Pandolfo et Risbjerg signent une adaptation qui joue avec les zones d’ombre du jeune homme, en le dotant d’une conscience externe, la pie, qui lui pose les questions sur sa destinée et fait avancer Perceval. Le parti-pris graphique d’un trait simple, rond, ajoute à l’image d’un jeune homme qui est d’abord pur et simple, mais qui va peu à peu céder à l’orgueil de la jeunesse et se retrouver en échec dans sa quête. Le texte original, difficile à suivre, a été bien maîtrisé et adapté pour un one shot intelligent et fin. Une réussite.