L'histoire :
Kevyn, coursier pour des individus peu recommandables du quartier des Cécropias, est également un passionné de mécanique. Il vit une vie paisible aux côtés de son père, avec qui il entretient une relation fusionnelle. Mais tout bascule lorsqu’un événement inattendu survient : la Bestia des Cécropias, une créature gigantesque et terrifiante, surgit soudainement devant la fenêtre de leur cuisine, alors que son père est en train de préparer des gâteaux. Dans un élan de chaos, le monstre détruit la façade de leur immeuble avant de disparaître. Paniqué, Kevyn se précipite pour constater les dégâts. Il découvre avec effroi un trou béant à la place du mur et l’absence de son père. Puis il l’aperçoit : suspendu au-dessus du vide, accroché à des gravats fragiles, son père lutte pour ne pas tomber. Kevyn s’élance pour le secourir, mais le tuyau auquel ils s’agrippent finit par céder, les précipitant tous deux dans une chute mortelle. C’est alors qu’intervient Jeanine, une chasseuse de Bestia équipée d’un matériel sophistiqué. Grâce à son sang-froid et à son équipement, elle sauve in extremis Kevyn et son père. Cette rencontre inespérée marque le début d’un duo improbable. Malgré leurs différences, Kevyn et Jeanine vont unir leurs forces pour affronter la menace de la Bestia et découvrir les mystères qui entourent cette créature destructrice des Cécropias.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bestia nous plonge dans un univers où l'urbanisation a atteint son paroxysme, étouffant la moindre trace de nature. Si le monde dépeint n'est pas explicitement post-apocalyptique, il en partage l'atmosphère oppressante. Au cœur de cet environnement confiné, des créatures gigantesques, les Bestia, surgissent de manière imprévisible, semant la destruction. Ces monstres colossaux, aussi fascinants que terrifiants, incarnent une menace qui dépasse la simple violence. Leur apparence, notamment leurs yeux étranges et surnaturels, véhicule une aura inquiétante. Si l’histoire commence à lever un coin du voile sur leur nature, le mystère reste entier. Ces êtres sont-ils véritablement pernicieux ou simplement incompris ? Le duo de protagonistes, inattendu mais terriblement efficace, constitue un autre point fort de l’œuvre. D’un côté, Jeanine, chasseuse de Bestia aguerrie, au caractère glacial et à l’attitude méthodique. De l’autre, Kevyn, jeune mécanicien plein d’entrain, qui contraste avec sa joie de vivre. Leur dynamique, subtilement construite, mêle tension et complémentarité. Visuellement, Bestia est très beau. Le dessin en noir et blanc, richement détaillé, sublime l’environnement urbain. Les ruines partiellement habitées vibrent de vie humaine, soulignant le contraste entre la résilience des habitants et la fragilité de leur monde. Les personnages eux-mêmes sont très bien caractérisés, leurs postures et expressions traduisant immédiatement leurs tempéraments respectifs.