L'histoire :
Une équipe de scientifiques effectue une campagne de recensement des requins du côté de la barrière de corail. L’un d’eux a emmené son fiston afin de lui expliquer qu’il faut attraper les requins dans un filet, pour ensuite leur injecter une puce électronique sous le cuir. Détendu par la fin de journée, l’équipage s’amuse à se pousser à l’eau, le fiston y compris, qui pousse son père… dans la gueule d’un mégalodon ! Cet ancêtre préhistorique du grand requin blanc, de 22 mètres de long et que tout le monde croyait éteint depuis des millénaires, vient de surgir de l’eau à ce moment même ! Pendant ce temps, ailleurs, un archéologue montre à un auditoire en conférence les preuves vidéo qu’une civilisation sous-marine intelligente a jadis existé : il a filmé quatre monolithes géants et réguliers, couverts de runes, sou l’eau au large du Japon. Ce site est immergé par 22 mètres de fond et tout indique qu’il n’a jamais connu l’air libre. Toujours au même moment, l’océanographe Kim Melville est accueillie au sein du château du vieillard Feiersinger, où elle retrouve sa fille Lou. Ce milliardaire des Carpates, collectionneur d’espèces mythiques ou disparues, avait enlevé Lou afin d’obliger Kim à travailler pour lui. En compagnie de son homme de terrain Donovan, Kim découvre interloquée son petit musée : il y a même le yéti empaillé ! Feiersinger demande à Kim de l’aider à capturer un mégalodon…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cela faisait 4 ans qu’on trépignait pour revoir la truffe humide de notre mégalodon préféré émerger de l’eau. Evidemment, entre temps, les problèmes financiers des Humanos ont amené Eric Henninot à s’engager dans d’autres aventures… et le cross-over Carthago Adventures intermédiaire nous a à peine donné un os à ronger. Ouf, revoici notre clique de protagonistes insensés – une fillette-poisson, un milliardaire rendu quasi-humanoïde par l’âge avancé… – qui reprennent leur chasse au requin géant. Désormais assuré par le serbe Milan Jovanovic, le dessin n’y perd pas en réalisme, mais il est certes moins virtuose que celui d’Henninot. Son trait fin change inexorablement de registre, mais on reconnait immédiatement tous les personnages, c’est bien là l’essentiel. L’intrigue du thriller a quant à elle toujours le parfum des Dents de la mer qui auraient croisé Godzilla et Abysses. Parcimonieuses dans leurs apparitions, les bestioles sont titanesques et Bec joue cruellement avec le fantasme de leur révélation à l’humanité. Le scénariste s’intéresse plus ici aux autres intrigues tentaculaires, qui devraient étayer les prochains tomes. Car ce tome 3 semble clore un premier cycle consacré à la survivance du Mégalodon, ce requin préhistorique monumental, à notre époque contemporaine. Un autre cycle semble d’ores et déjà en cours d’élaboration, qui devrait s’intéresser aux surprenants sites immergés découverts, ainsi qu’au métabolisme de la petite Lou, gamine pourvue de branchies ! Les mystères s’installent progressivement, planent un temps, puis se révèlent partiellement pour s’avérer encore plus accrocheurs… C’est toujours aussi habile et efficace.