L'histoire :
Au début du XXe siècle, les détectives John Lord et Clara Summers poursuivent leur enquête sur les meurtres atroces qui ont été commis dans leur ville de New York. Ces recherches leur tiennent à cœur car le professeur Winkley, à l’origine du service d’investigation UPI auquel ils appartiennent, fait lui-même partie des victimes retrouvées griffées jusqu’au sang, comme décharnées par des bêtes sauvages. Le seul indice dont ils disposent réellement pour le moment, est le délai cyclique séparant chaque crime : 28 jours. En attendant que d’éventuels indices laissés sur les lieux du prochain meurtre leur permettent de progresser, ils décident d’élargir leurs connaissances sur le sujet. Pour cela, ils se rendent en Louisiane, où le même type d’homicides bestiaux a eu lieu il y a de cela 30 ans ! Ils y sont reçus par l’inspecteur en retraite Clive Blake, qui s’était alors chargé – en vain – des investigations. Blake leur laisse libre accès à la nombreuse documentation qu’il avait réuni autour de cette unique affaire non résolue par ses soins. Lord et Summers y apprennent tout d’abord le passé de la famille Steelgrave, nouveaux émigrants sur le territoire américain. A l’époque, un mystère planait déjà sur cette riche famille, suite au meurtre sanglant d’un dénommé Matkeen dans le bayou…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le second épisode de ce thriller captivant confirme l’excellente impression laissée par le premier tome. Le cœur de l’enquête à élucider – des meurtres sauvages, quasi rituels, en plein New-York – paraîtra peut-être classique aux aficionados du genre. Le traitement qui lui est réservé prouve néanmoins une grande maîtrise du 9e art, aussi bien narratif que graphique… et à vrai dire, ces deux aspects sont ici difficilement dissociables. Grace au dessin toujours aussi abouti de Patrick Laumond (qui débute décidément très fort dans le milieu de la BD !) l’ambiance est époustouflante. Le trait est précis, le style mature, la mise en scène impeccable et le découpage dynamique. En outre, la colorisation appliquée de Sébastien Gérard se fond à la perfection dans les planches, renforçant encore l’atmosphère pesante. Bref, du sacré bon sang de beau boulot ! Le scénario de Denis-Pierre Filippi entremêle alors deux récits : l’enquête au présent, s’appuyant sur moult dialogues et recherches de la part des protagonistes, et le récit muet en flashback des évènements passés. L’un faisant référence à l’autre. Peu à peu, les lecteurs que nous sommes reconstituent le puzzle et participent pleinement au travail d’investigation des détectives, ce qui le rend d’autant plus palpitant. Au terme de ce second volet, l’origine des meurtres semble beaucoup plus claire, mais il reste encore à John Lord à y mettre un terme…
