L'histoire :
Paris, en plein hiver, Katerina Adamova perd sa mère des suites d’un cancer. Seule au chevet de cette femme qu’elle admirait tant, elle se demande comment affronter une vie sans elle. En rentrant dans son appartement de la rue des Filles-du-Calvaire, un plat cuisiné par sa mère l’attend dans le congélateur. Ce détail anodin devient un puissant rappel de tout ce qu’elle a représenté. Submergée par la douleur, Katerina trouve refuge dans son travail de policière. Mais six mois plus tard, alors que les nuits estivales parisiennes battent leur plein, elle vit dans une solitude oppressante. Une nuit, après une longue session au bureau, elle décide de rentrer chez elle à pied, faute de métro. Sur le chemin, elle est accostée par un homme insistant, puis insultant lorsqu’elle refuse ses avances. L’agression vire rapidement à l’intimidation physique, et Katerina n’a d’autre choix que de le maîtriser par la force. Cependant, quelques jours plus tard, elle reçoit un recommandé : l’homme a porté plainte pour violences. Son supérieur, malgré sa sympathie, n’a d’autre choix que de la suspendre jusqu’à nouvel ordre. Dévastée par cette injustice, elle retourne chez elle, accablée. Katerina, déjà fragilisée par le deuil, doit désormais affronter un nouveau combat pour prouver qu’elle était la victime et non la coupable...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Créature d’argile, masse informe dotée d’une vie autonome, le Golem fascine depuis des siècles. Cette figure légendaire du folklore juif, popularisée par le Rabbi Loew de Prague au XVIème siècle pour protéger la communauté des pogroms, oscille entre protecteur et menace, entre mythologie et questionnement philosophique. C’est sur cette base riche de symboles que Le Golem de Paris construit une intrigue où se mêlent thriller ésotérique, critique politique et héritage historique. Le scénario de DH Jarmon s’appuie sur cette légende pour explorer des thématiques fortes : la résurgence des partis antisémites, la montée des extrémismes et l’enracinement des mythes dans notre réalité contemporaine. Katarina Adamova, héroïne balotée dans une enquête haletante, nous entraîne dans un Paris sombre où le fantastique et le réel s’entrelacent habilement. Cesc Dalmases, au dessin, sublime cette ambiance pesante avec un style graphique précis et évocateur. Son travail sur les atmosphères, entre ombre et lumière, capte à merveille l’essence de cette histoire profondément immersive. Si le mélange des genres – entre polar et fantastique – pourra parfois dérouter, il constitue aussi l’originalité de cette bande dessinée dans la lignée des productions des Humanos.