L'histoire :
Dwayne Newel, son père policier et son grand frère Curtis emménagent à Brooklyn, un célèbre quartier de New York. Les immeubles en briques sont vétustes au possible, ce qui ne ravit guère les deux frangins, qui trouvent que c’est la zone. Ils sont en prime accueilli par un type un peu paumé, avec un bonnet enfoncé jusque par-dessus un œil, qui les fait flipper. Ils s’installent néanmoins et Curtis part dès le soir même draguer les filles, tandis que Dwayne rumine sa solitude avec de vieux comics. Dès le lendemain, le père de famille prend ses fonctions au sein de sa brigade d’enquêteurs. Sur un chantier, un vigile est mort aplati comme une crêpe par… on ne sait quoi. Les policiers ne remarquent pas la trace de pas géante sur le sol. De son côté, finalement, Dwayne se fait rapidement de bons copains dans le quartier : Mya, le Rat et Cajou. Ces trois-là forment une sorte de club et ils enquêtent sur les phénomènes surnaturels de la ville. Ils intègrent Dwayne à leur organisation et l’embarquent dès le premier soir par un souterrain désaffecté du métro, à la recherche du monstre du canal…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans une vie précédente à celle de la bande dessinée, les trois auteurs américains de ce thriller fantastique pour ados sont animateurs de films au sein des studios Pixar (l’Age de glace, Cars, Toy story…). Etant donné le format plutôt franco-belge de cet album, nous avons toutefois pris le parti de le classer en « BD », plutôt qu’en comics. Le savoir-faire narratif du trio se reconnait à travers la narration très cinématographique de cette aventure qui met en scène des enquêteurs en herbe autour de cinq phénomènes liées aux légendes urbaines typiques de la grosse pomme : les alligators dans les égouts, les gargouilles des églises qui prennent vie, le varan monstrueux dans le canal de Gowanus, les rats mutants dans le métro, et même des punaises de lit en grosse quantité et dotées d’une intelligence collective digne de la science-fiction. En revanche, le dessin se situe très en amont de la qualité de définition des productions Pixar. Il se borne à une sorte de post-« rough », le croquis rapide et préparatoire auquel les artistes ont recours pour leurs storyboards. Quelques couches de trames de points pour donner du style, un trait nerveux et dynamique… C’est bien le découpage et le séquençage qui font tout le sel de cette longue aventure pour ados (sur 105 planches).