L'histoire :
En Egypte, pays des pharaons et des pyramides. Le décor est idyllique et Des mastodontes de métal comptent bien s’affronter dans ce qui se promet d’être la course du siècle. Mené par l’impétueux et énamouré Mohamed-Michel, l’équipe de France va tenter de remporter la victoire. Sauf que les Chinois ont bien l’intention de riposter. Tout comme une multitude d’écuries aussi armées qu’ambitieuses : les frères Maret High-Speed, Jésus-La-Course, les Cro-wagnons, Malabar Schültz, AKA-D.mic, Rapido-Kebab salade-tomate-oignons, le lecteur, sans oublier le regretté et éternel Ayrton Senna… Même Les Requins Marteaux, pas encore disparus, s’y mettent. En perspective, des routes qui se transforment en nuit, des individus qui se goument les uns les autres quand ils ne sont pas en train de tricher, et une romance naissante entre Channel, la juive rousse, et Mohamed Michel, leader d’une vaillante équipe de France. Ectoplasmes huilés, machines végétales, avatars mécaniques et humanoïdes difformes ont bien l’intention d’être de la partie. Mais attention, le vieillissement et la momification guettent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Entre Michel Vaillant, un chouya, Les Fous du Volant, beaucoup, et Mad Max, Course de bagnoles est un récit étonnant et inclassable. D’abord, il y a ce joli format à l’italienne qui séduit, ensuite une couverture flashy qui accroche tout de suite l’œil : une méta-voiture de course, dotée d’un pare-chocs animal, conduite par une momie imperturbable et escortant une princesse vieillie. Aussi fou que sa couverture, le livre ne manque pas d’atouts : un univers fantasque, drôle et crétin, incohérent et cocasse aussi, une galerie de bolides haute en cylindrées et une intrigue improbable jouée par des figurants qui ont le goût de la triche facétieuse… Toutefois, à trop jouer la carte du délire sportivo-politico-philosophico-futuriste, Léon Maret s’enferme dans son récit et égare parfois son lecteur, pour un résultat par moment fouillis, presque improvisé. Car ça goume beaucoup au pays des momies et des sphinx, certes, mais ça bavarde encore plus. Drôle dans l’ensemble malgré quelques longueurs ou circonvolutions agaçantes, cette chevauchée fantasque à travers une Égypte momifiée et « ectoplasmisée » vous promet donc une frénétique fugue hors des sentiers battus, en ayant à l'esprit que le scénario n’a pas d’autre ambition que d’échapper au réel, l’espace d’une folle aventure. A la fois plaisante, audacieuse et éreintante, cette odyssée du bitume barrée et exaltée saura vous interpeler par son ton très décalé et son ambiance unique. Amateurs de récits surprenants, Course de bagnoles est donc pour vous. Surtout si vous aviez apprécié, du même auteur, Canne de fer et Lucifer édité chez 2024 cette année.