L'histoire :
Elu président de la République, François Hollande s’attache à plusieurs chantiers : relancer la croissance, réduire le chômage, faire payer les riches et se débarrasser de son ex-compagne Ségolène. Mais enfin, de l’intention à la concrétisation, il y a une fosse abyssale. Pendant ce temps, Sarkozy s’exile et se prépare à revenir en sauveur, tout en regardant son parti s’autodétruire en querelles d’égos intestines. La droite décomplexée (ou pas) fricote avec les sujets nauséabonds, mais elle n’en profite pas : des « affaires » sortent des placards, les ambitieux agacent ou se ridiculisent… et elle contribue à la popularité croissante de Marine le Pen. A la tête de l’état, Hollande parvient à faire passer le mariage pour tous, mais ses fausses-promesses et son impuissance économique le rendent impopulaire. A contrario, son Ministre de l’Intérieur, Manuel Vals, sait y faire pour cultiver son image… et les sondages.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le quinquennat Sarkozy (2007-2012) s’était révélé une manne d’inspiration extraordinaire pour les dessinateurs de presse. Ambitionnée plus « sage », médiatiquement parlant, l’ère Hollande ne devrait néanmoins pas tarder à susciter les mêmes vocations, depuis certaines révélations de Closer… En marge et en amont de cela, Willem ne s’est jamais arrêté de caricaturer le pouvoir (et le contre-pouvoir) dans des petits dessins pamphlétaires publiés au sein du quotidien Libération. Dans ce petit recueil carré, souple, en noir et blanc, les requins Marteaux compilent une année de ses satires cinglantes et non partisanes, classées en 13 chapitres globalement thématiques. Pour commencer, attribuons un mauvais point pour le titre et la couverture, qui sont un plagiat (volontaire ou pas ?) d‘un ouvrage de Plantu de 1994. Pour le reste, « La vie politique française est aussi chargée en rebondissements qu’une télénovela mexicaine, mais en plus excitant ». Du mariage pour tous en passant par les affaires, la montée des extrêmes, les guerres d’ambition de la droite, l’impuissance de la gauche, tout le monde en prend pour son grade. Si les effets caustiques sont variables, avouons que Willem est cette fois clairement mieux inspiré que sur certains précédents recueils. Effet Angoulême oblige ? Car rappelons que le néerlandais expatrié en France a été élu Grand Prix d’Angoulême pour le 41ème Festival… il est donc Président de l’événement en janvier 2014. Un Président qui se moque des Présidents : tout un programme…
