L'histoire :
Des briques de bois empilées. Encore des briques de bois empilées. Encore des briques de bois empilées. Toujours des briques de bois empilées, mais selon un autre angle. Tiens, un corsaire en plastique fait son apparition au coin de l’empilement de briques de bois… Retour aux briques empilées, vues différemment. Des briques de bois empilées vues d’ailleurs. Des briques de bois empilées. Etc. (on vous la fait courte, il y a des chances que vous ayez compris…)
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Halala… En matière d’art, il est amusant de partager l’axe de réflexion des artistes quand ils expliquent leur processus de conception. Certains se torturent parfois drôlement les méninges pour aboutir à des résultats… étranges. A travers Math rock, qui est à la bande dessinée ce que le bip de votre micro-ondes est à la musique classique, Dany Steve a commencé par poser une équation : « Chapi Chapo + Dirty Harry + Donald Judd = Math Rock ». Si vous ne comprenez pas à ce stade, pas de panique, c’est normal. Tentative de décryptage : dans les faits, l’artiste a recomposé visuellement la séquence de la poursuite finale du film L’inspecteur Harry, en 88 pages (le nombre de touches blanches d’un piano), en noir et blanc, en dessinant différents angles d’un jouet d’enfant : vous savez, la tour en bois avec des briques empilées, qu’on retire une à une (et çui qui fait tout tomber, il a perdu, hu hu). Le tout s’inspire du minimalisme de Donald Judd (artiste plasticien contemporain), ce qui aboutit à un décor infantile digne de Chapi Chapo. Sinon, il pouvait aussi encoller des sauterelles avec de la Patafix®, pour reformer l’Atomium de Bruxelles ? En prélude explicative, Dany Steve pose même la partition mathématique de son travail, et ma foi, le tout a l’air de se tenir ! Pour le savoir, il faut être adepte de casse-têtes musicologiques et/ou inspecteur des impôts. Bref, la démarche est inspirée, la méthode rigoureuse, mais le résultat… imbitable. En matière d’art séquentiel, s’entend. Car en matière d’art contemporain, c’est une toute autre histoire. Oui, mais pourquoi ?