L'histoire :
Lors d’une promenade à cheval, François trouve une jeune femme inconsciente sur la plage. Sans vraiment réfléchir, il la ramène chez lui et prend soin d’elle. Au début peu bavarde, elle va finir par lui donner son prénom et partager son quotidien. Au fil des jours, ils apprennent à se connaître. Elsa va se livrer petit à petit sur son passé, ce qui l’a fait fuir et la poursuit depuis son enfance. François lui fait découvrir son univers : les chevaux. Il dirige en effet un centre équestre. C’est un milieu qu’Elsa ne connaît pas ou peu. Pour dire vrai, elle craint même les chevaux. Il l’incite à monter à cheval. C’est un peu une révélation pour elle. Elle y prend goût, malgré sa peur et ses a priori. Au bout de deux semaines, elle décide de partir sans vraiment savoir où aller. Mais elle ne veut pas abuser de l’hospitalité de François qui a été déjà trop gentil de l’accueillir sans lui poser de question, malgré les réticences de son entourage. François, d’un tempérament solitaire et un brin bourru, a une compagne qu’il voit quand il le souhaite, sans prise de tête et surtout sans engagement. Mais ces temps-ci, il ne pense qu’à elle, sans arrêt. Il se demande où elle est partie, si elle va bien et si elle va revenir un jour. Grâce à une de ses amies, il retrouve la trace d’Elsa et provoque leurs retrouvailles. Il l’appelle à son hôtel et lui propose de revenir. Elsa ne sait pas vraiment où aller. Et il est vrai qu’au haras, elle se sentait bien. Alors pourquoi pas...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On ne présente plus l'écrivaine Laure Manel. Sa plume est bien connue du grand public, elle est à l’origine de plusieurs best-sellers. Cet ouvrage est l’adaptation graphique de son roman éponyme La délicatesse du homard, petit paradoxe évocateur que l’on comprend à la lecture de l’album. Véronique Grisseaux excelle dans l’art d'adapter des œuvres à succès. On lui doit déjà pas mal de bandes dessinées, mais récemment des adaptations d’Agnès Martin-Lugand ou encore La commode aux tiroirs de couleurs inspiré du livre d’Olivia Ruiz. Alexandra Davis, qui publie son premier ouvrage en mars dernier Les oubliés, nous offre une colorisation aux tons sépias qui retranscrivent parfaitement la douceur de l’histoire. On notera également des paysages bretons délicatement représentés. Un cadre de vie idyllique pour une reconstruction et un nouveau départ. Le scénario s’articule en double lecture. Les dialogues et pensées des deux principaux protagonistes se découpent en chapitres, au sein desquels chacun s’exprime à tour de rôle. Même si la fin est un peu prévisible, elle n’en reste pas moins poignante. On suit Elsa sur le chemin de la résilience, avec l’acceptation de son passé et (enfin) l’envie de croquer l’avenir. C’est une belle leçon de vie avec des personnages attachants, qui donne le sourire et qui crème le cœur. C’est un peu la chanson de Michel Fugain, « C'est un beau roman, c'est une belle histoire, c'est une romance d'aujourd'hui... »