L'histoire :
Estebald chantonne, écoute de la musique puis entreprend une séance de « jardinage nocturne », lorsque tout à coup la radio explose. Apeuré, Estebald fuit et retrouve Bibi, sa petite femme. Il a le sentiment que des choses étranges sont en train de se produire au royaume, une sorte de cérémonie noire avec des phrases interdites. Ce n’est peut-être qu’une mauvaise blague, un rêve ou même une affaire d’Etat, après tout. Quoi qu’il en soit, Bibi décide d’aller se mettre à l’abri, tandis qu’Estebald va aller voir au château ce qui se passe pour, peut-être, rencontrer le roi et demander des explications. Au cours de son périple, le prince anti-héros va rencontrer : un cavalier sans visage qui traverse les collines au galop ; un inquiétant clergé de « prêtres des divinités » ; ou des Boeings royaux lancés à la poursuite d’un messie métamorphosé en abeille…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans Ils ont des nouveaux pouvoirs, Ronald donne libre cours à son imaginaire barré en tentant de revisiter avec humour le principe et les codes du bon vieux récit médiéval-fantastique : personnages improbables, situations aux frontières du réel et du rêve, anachronismes déjantés, tels sont les ressorts d’une aventure sans logique et foutraque au possible. Ronald y ajoute un graphisme bricolé très « Do It Yourself », brut et minimaliste. C’est parfois drôle, volontairement crétin ou fantasque, et souvent hermétique. La faute à des dialogues expédiés qui ne permettent pas d’installer suffisamment l’histoire. Résultat : c’est le genre de récit qui passe ou casse ; question d’intérêt et d’attente du lecteur. Pour notre part, on retiendra surtout la jolie séquence finale en couleur sur la jeunesse d’Estebald : sobre, poétique et visuellement accrocheuse. Rien de révolutionnaire toutefois dans cette BD de poche sans prétention et très personnelle, où l'on sent un auteur totalement investi et passionné par son sujet (voir le sympathique trailer réalisé par Ronald lui-même).