L'histoire :
Venue se recueillir sur la tombe de son mari récemment décédé, Annabel Sprouth lui fait la conversation. Elle regrette de ne pas avoir pu lui offrir une sépulture à la mesure des tombeaux et statues qui l’entourent. Mais après tout, il ne lui a laissé que des dettes. Avant de partir, la veuve s’autorise néanmoins à piquer quelques fleurs sur une stèle d’à côté… avant d’être tuée. Ce geste fut son dernier. La police retrouve en effet son corps planté par la lance d’une des statues qui gardaient les tombes. Quelques jours plus tard, deux hommes d’entretien du cimetière travaillent à l’ensevelissement d’un cercueil. Pressé d’en finir pour aller boire un coup, l’un des deux s’empresse de bâcler le boulot. Grand mal lui en prend : il est retrouvé assassiné, comme la veuve Sprouth, par un coup de faux en plein cœur. La malédiction des statues mortuaires a visiblement encore frappé. C’est pourquoi, paniquée par ces récents événements, la sculptrice des statues, prénommée Violet, s'en va trouver le détective Dylan Dog pour l’engager…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Héros de fumetti né en 1986 sous la plume de l’italien Tiziano Sclavi, Dylan Dog a connu un réel succès populaire, au point d’être porté au cinéma en 2010. Cependant, ses aventures sont restées somme-toute confidentielles en France. Et ce n’est pas la publication de cette nouvelle enquête aux éditions Mosquito – peu exposées – qui changeront la donne. Avec regrets ! Car Statue vivante est un album aux nombreux atouts, une intrigue bien menée, qui mériterait plus qu’un succès d’estime. Fidèle à l’ambiance romantique et surnaturelle propre aux aventures du privé, Bruno Enna et Nicolas Mari ont imaginé une intrigue autour de meurtres supposés être l’œuvre de statues gardiennes de la bienséance d’un cimetière londonien (naturellement fréquemment embrumé). Que le lecteur connaisse ou non Dylan Dog, il n’aura aucune peine à se laisser prendre par une atmosphère aux accents fantastiques et réalistes à la fois. Jusqu’au bout, le mystère subsiste, entretenu par des personnages campés à la première expression ou réplique, tel un bon polar. Le choix du noir et blanc s’avère par ailleurs payant, ajoutant encore au caractère authentique et artistique de l’œuvre. En résumé, Statue vivante est un album aux charmes incontestables ; le bouder serait une bêtise, pis une faute ! Le singulier du titre mettra peut-être les plus perspicaces d’entre vous sur la piste…