L'histoire :
Au XVIIème siècle, à Francfort, Maria Sibylla est une adolescente originale. En effet, elle adore observer tous types d'insectes et se prend de passion pour les animaux. Pourtant, l'église estime que les sorcières se cachent dans les papillons et qu'il est dangereux de s'y intéresser. Maria n'en a que faire et trouve toutes ces idées complètement farfelues. Elle suit les traces de son père, un excellent graveur qui est mort trop tôt, alors que Maria avait trois ans. Son beau père, Jacob Marrel, est lui aussi un grand graveur. C'est un homme affable et il laisse Maria travailler sur les insectes. Dans l'atelier de Jacob, elle assiste tout le monde et arrive même à aider ses frères qui voulaient dessiner des papillons. A 18 ans, elle se marie et finit par prendre une décision : elle va passer son temps à dessiner la vie telle qu'elle est et toutes les étapes de vie des insectes. Il faut approfondir le travail d’Aristote qui est maintenant daté...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Peu de monde connaît Maria Sibylla Mérian, aujourd’hui. Pourtant, cette allemande avait tout d’une grande scientifique ! Cette femme forte a tenu à assouvir sa passion pendant toute sa vie : la connaissance scientifique des animaux. L’album carré retrace le parcours étonnant d’une femme de convictions dans une période difficile pour la gente féminine. De son enfance à sa mort, l’opus balaie la majorité des évènements marquants de sa vie. Même si la biographie est linéaire et classique, elle est passionnante à suivre. Au-delà du côté pédagogique de la vie d’une femme oubliée (elle a pourtant figuré sur un billet de marks allemand), l’album est surtout riche de sens. A travers ce portrait étonnant, c’est toute une société qui est dévoilée. L’auteur campe parfaitement l'Allemagne du XVIIème siècle : celle des savants et des hommes de science, comme celle des religieux à la rigueur extrême. Le voyage de Maria Sibylla Mérian est aussi fascinant puisqu’elle n’hésite pas à aller à la rencontre des Amérindiens considérés comme des sauvages dangereux. Cette femme est donc étonnamment moderne et représente un symbole fort de la féminité. Libre et courageuse, Maria Sibylla Mérian a refusé toutes les chaînes de la vie en s’affranchissant du joug des religieux, puis du mariage, rejetant ensuite l’obscurantisme d’une société coloniale. Elle a préféré donner sa vie à la nature et aux insectes. Parfaitement illustrée, l’histoire devient touchante grâce à un dessin soigné et des couleurs douces. On pourra toutefois regretter l’absence des croquis effectués par cette personnalité sur ses observations du monde animal. Malgré tout, l’œuvre est riche de découvertes et de symboles et constitue une biographie indispensable dans cette collection des « grands destins de femmes ».