L'histoire :
Mélusine a l'habitude de rouler à moto. Elle traîne d'ailleurs sa vieille Honda 125cc depuis bien longtemps. Si bien que la durée de vie de sa Poupy est devenue un exploit. En 2009, Mélusine réalise une expédition en Patagonie, en kayak, avec un acolyte qui a l'habitude de ce genre de voyage. Malgré les nombreuses difficultés, et le fait qu'elle soit passée à deux doigts de la mort, elle prend goût au voyage, et l'envie de recommencer est trop forte. Alors, elle prend une décision. Elle va tenter de parcourir le plus de kilomètres possibles avec sa Honda, direction le Japon. Son entourage ne croit pas vraiment en ce projet, ils font des paris sur les frontières européennes qu'elle réussira à franchir. Ses amies lui font peur, et se focalisent sur les possibilités de viols, de vols ou de rapts qui sont une menace pour une femme seule. Mais la détermination de Mélusine est plus forte. Elle suit une formation auprès d'un mécanicien pour réussir à se débrouiller seule et à s'occuper des réparations de sa moto. Et puis, un samedi 5 juin, elle s'engage dans ce périple, qui s'annonce aussi merveilleux qu'éprouvant. Équipée d'un petit bagage et de sa tente, elle s'élance. La traversée du continent sera faite de moments de solitude, de rencontres inoubliables, de quelques frayeurs mais aussi de grandes joies. Et surtout, Mélusine ressentira la liberté.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un beau jour, Mélusine Mallender prend une décision : elle va réaliser un voyage en solitaire, à bord d'une vieille moto, pour tenter de relier par la route, aussi loin qu'elle le peut, la France et le Japon. Un choix comme celui-là, pris par un homme, est souvent perçu avec admiration. On dira de lui qu'il est un véritable explorateur. Mais lorsqu'une femme seule choisit de se lancer dans un tel road-trip en solitaire, les réactions sont différentes, davantage centrées sur la peur de ce qui l'attend. Déterminée, Mélusine veut faire un pied de nez à ces injonctions. Et c'est cette histoire vraie, que racontent Laure Garancher et Clémentine Fourcade dans cette bande dessinée. Au prix de quelques libertés fictionnelles, elles se sont appuyées sur le témoignage de Mélusine, et retranscrivent son voyage initiatique, ce dépassement de soi. Ainsi, on suit au quotidien cette exploratrice des temps modernes, chevauchant sa moto, à travers des paysages changeants, traversant des frontières et des pays, faisant face à des galères. On comprend qu'un tel voyage change la personne qui l'entreprend, demande du courage et de la curiosité, mais aussi beaucoup de débrouillardise. Ensemble, les autrices racontent ce que c'est d'être une femme qui voyage seule. Elles nous donnent même des petites astuces pour réussir son voyage. Graphiquement, le dessin est épuré, retranscrivant les paysages, parfois vierges de civilisation, parfois plus urbains. Et puis, il y a la pluie, très présente sur ce road-trip. L'expédition n'est pas enjolivée, elle n'est pas tous les jours un décor de carte postale. Cette bande dessinée réaliste puise dans une véritable expérience pour retranscrire au mieux une aventure au féminin.