L'histoire :
Crimée, 1855, les russes sont opposés à l’armée britannique. Alors qu’une partie de la cavalerie russe a battu en retraite, certains officiers s’obstinent à maintenir leurs positions face à la déferlante anglaise. Bertenev, un professeur qui a été enrôlé dans l’infanterie est en première ligne. Assistant au massacre de ses camarades, il décide de fuir avec l'un d'eux. A l’orée de la forêt, son camarade est abattu par Golitnichef, leur capitaine. Bertenev se retrouve seul dans les bois. Sa cavale ne va pas durer longtemps, car il est capturé par Townsend, un officier britannique. A son arrivée au camp de prisonniers, Bertenev est conspué par ses pairs qui, eux, n’avaient pas déserté. Golitnichef compte bien se venger de ce soldat indigne en lui arrachant les yeux une fois qu’il sera enfermé avec eux. Bertenev supplie l’officier britannique de ne pas le mélanger avec les autres prisonniers russes, car il risque de perdre la vie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album initialement publié en 2006, est réédité par Paquet dans une nouvelle collection sous un format plus petit. Si la guerre de Crimée (1853-1856) qui oppose les russes à une coalition formée de l'Empire ottoman, de l'Empire français, du Royaume-Uni et du royaume de Sardaigne, est la toile de fond de cette aventure, il ne s’agit pas d’un récit historique. Bertenev, qui était professeur dans un lycée à Moscou avant d’être enrôlé, va déserter au moment de la débâcle russe. Il finira par être capturé rapidement par les anglais. L’officier britannique qui l’a fait prisonnier va le prendre sous son aile et lui demandera de traduire des documents russes. Une relation de confiance, voire d’amitié, va alors s’instaurer entre deux hommes intelligents dont l’appartenance à des camps rivaux n’est pas un obstacle. Ce lien de confiance entre les deux soldats va même conduire l’officier anglais à suivre les recommandations de Bertenev sur le plan affectif. Pour les prisonniers russes, Bertenev est devenu un traître et ils attendent la première occasion pour se venger. Alors quand la fin de la guerre se profile, le prisonnier modèle n’est pas des plus sereins. C’est une histoire universelle et idéaliste plaisante. Le trait d’Alfonso Zapico est à la fois léger, spontané, parfois irrégulier, mais suffisamment plaisant pour rendre la lecture divertissante.