L'histoire :
A Londres, la jeune Paulette Kincaid passe son temps chez sa tante, qui possède une échoppe de couture. Alors qu’elle ouvre le magasin, une des clientes enceinte jusqu’aux dents ressent de fortes contractions. D’instinct, Paulette estime qu’il est trop tard pour l’ambulance et se dirige vers un planton posté devant sa jeep. Ce dernier, d’un ton hautain, refuse d’emmener rapidement la femme enceinte à l’hôpital et contraint Paulette à utiliser la méthode forte. Au volant de la Jeep, la jeune femme fonce à travers Londres pour rejoindre l’hôpital. De retour devant la boutique de sa tante avec la jeep, elle balance les clés à l’officier venant vers elle. Appréciant son audace, l’officier lui propose un marché. Soit elle va en prison pour ce qui vient de se produire, soit elle s’enrôle dans les opérations spéciales. La jeune femme préfère l’action plutôt que la prison ou l’atelier de sa tante. L’agent Aiguille rejoint les rangs des saboteuses, direction la France.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean-Claude Van Rijckeghem et Thomas du Caju mettent un coup de projecteur sur une section secrète de l’armée britannique durant la seconde guerre. Avec un trait réaliste et des visages opportunément expressifs, du Caju plonge le lecteur dans les années 40, en plein conflit mondial. Le récit se déroule en partie dans les rues bombardées de Londres et dans la campagne normande française. L’environnement graphique est cohérent et la colorisation des planches réussie. Le récit est centré sur Paulette Kincaid, dit Aiguille. La jeune femme audacieuse se lance dans cette aventure sans trop réfléchir pour venger son père, ou du moins pour lui montrer, à titre posthume, qu’elle est capable de faire mal à l’ennemi. Malheureusement, elle n’imagine pas encore ce que sont capables de faire les nazis à la population en représailles des actes de sabotage. Dans sa mission, sa spontanéité et sa débrouillardise sont une force. Cependant, sa générosité et son cœur deviennent son point faible. A l’instar de la saboteuse « mouche », elle va devoir tuer sans émotion. Cette fiction très rythmée, ponctuée parfois de naïveté, est plaisante à lire et le dessin justement réalisé appuie parfaitement le récit.