L'histoire :
Frank Margerin aime beaucoup de choses : la bécane bien sur. Les grosses Harley ou les motos avec des guidons d’un mètre de long. La mécanique et ses belles chromes, c’est autre chose que les voitures électriques ou hybrides d’aujourd’hui. D’ailleurs, il existe une histoire non achevée de Lucien dans laquelle il doit changer sa vieille voiture, son 806, et il a beaucoup de mal à choisir un modèle qui lui plaise, tant la nouvelle technologie est froide et sans âme. Les deux roues, c’est aussi la vie de Milo le Coursier qui met des coups de latte à tout va et qui roule à toute berzingue avec son scooter jaune. N’oublions pas la musique, qui a une grande place dans la vie de Margerin, les concerts rock, les vinyles, les festivals et les guitares électriques ! Que serait le rock sans la romance et l’amour ? On le sait, dans les albums de Lucien, l’amour a une place important tant le rockeur au grand cœur a enchaîné les relations… jusqu’à fonder une famille ! Les situations du quotidien et la vie en famille font aussi partie intégrante des albums de Margerin. Ça et les vacances, il y a de quoi dessiner !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un artbook sur Frank Margerin, c’est une madeleine de Proust qu’on déguste en écoutant un bon rock ! Faire une sélection de crayonnés et de story boards sur l’œuvre du papa de Lucien n’est pas franchement une nouveauté, car on avait déjà eu le livre Mes crobards auparavant. Cependant, il est toujours bon de se replonger dans ce style si particulier de Margerin. On le voit très rapidement dès les premiers coups de crayon. Ce qui fait le succès et la force de l’artiste, c’est son dessin si humain. Une ligne claire qui serait passée dans les ruelles de banlieue à l’époque où les djeunz portaient des blousons noirs, fumaient des clopes et faisaient péter les pots d’échappement dans le quartier ! Ça sent la nostalgie d’une époque qui n’existe plus, un peu comme quand Lucien doit changer sa vieille voiture mythique. Cet art book a aussi le mérite de montrer que beaucoup de projets sont restés au placard : Ricky qui a une nouvelle chérie beaucoup plus jeune que lui ; Lucien qui se met au ju jitsu ; sans compter les nombreux petits crayonnés faits sous le coup d’une mini idée non exploitée. Le moment le plus marquant reste cet extrait de plusieurs story boards au cours duquel Lucien doit changer sa voiture par la force des choses. C’est un joyeux désordre... Les textes d’explication sont minimalistes, mais cela suffit à rappeler que Margerin a marqué son temps par son humour frais et sensible… et qu’il nous manque !