L'histoire :
Simon Seabearstein, peintre et amateur de femmes, est dans les îles. Il passe du bon temps en charmante compagnie. Pourtant, il décide de rentrer en France. Pourquoi ? Par sens du patriotisme sûrement. Il prend l'avion. L'hôtesse lui propose un rhum, il dit oui. Quelques sièges derrière, on cause. On parle champignons hallucinogènes. Simon Seabearstein est curieux. Il essaie. Paris, le beau temps n'est pas au rendez-vous. La pluie est de la partie. C’est bizarre la France. C’est comme si ce pays vivait avec une sorte de malédiction. Depuis 30 ans, l'imaginaire est en panne. Comme si, à force d’être coincé entre Nord et Sud, on était devenu complètement con. Voilà le vide qui anime la France aujourd’hui. Simon passe les douanes et montre son passeport. Depuis l'aéroport, il prend un taxi moto qu’il emmène au cœur de la capitale, avec sa valise. Il retrouve Farida Khelfa, son amie styliste, qui dirige le centre Dalinien pour le futur. Ses bureaux se situent place Vendôme, abrités par la maison Schiaparelli. Mais Farida a quelque chose à lui montrer... Dali a été cryogénisé, façon Hibernatus. Simon se retrouve face au maître du surréalisme dans son caisson. Farida lui propose de vivre une expérience : être enfermé avec quatre modèles pour inventer un évènement à l'occasion de la présentation de sa nouvelle collection. En attendant, Simon Seaberstein a une idée... et si on sortait Dali de là pour qu'il transmette son génie créatif ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans Fin de parenthèse, suite de Rien à craindre, Joann Sfar nous plonge dans l’univers tourmenté de Simon, un artiste désabusé en quête de sens et d’inspiration. Simon erre à la recherche de l'inspiration soudaine, dans un Paris onirique où les frontières entre la réalité et la fiction s’effondrent. L’art est pour lui la seule issue possible pour la société actuelle en proie à un obscurantisme croissant. Le salut passera peut-être par le réveil d'un prophète non-religieux possible comme... Salvador Dali, maintenu cryogénisé à Paris. Les frustrations créatives de Simon s’entrelacent avec les fantômes de ses relations passées, formant une spirale d’angoisse et de questionnements existentiels. L’angoisse de la page blanche pèse sur lui, tandis que Sfar, en maître du genre, déconstruit la forme traditionnelle de la bande dessinée. Les cases et les dialogues se morcellent pour illustrer le chaos intérieur de Simon, un reflet de sa lutte artistique. Avec une touche d’humour noir et d’autodérision, Sfar réussit à rendre ce récit à la fois grinçant et profondément attachant. Ce début est un brillant exercice de style, où la confusion apparente est savamment orchestrée pour souligner la complexité de la création artistique. On peut reprocher à Sfar de partir dans son délire, tout seul. Au lecteur, de l'accompagner ou non.