L'histoire :
Sur le mont Olympe où vivent les Dieux grecs, la déesse Éris est en colère et pour cause ! Elle n’a pas été invitée à un mariage. Pour se venger, elle s’y rend et lance une pomme où il est inscrit « À la plus belle ». Trois déesses se jettent immédiatement sur la pomme : Héra, Athéna et Aphrodite. Ça dégénère. Pour les départager, Zeus est sollicité. Après réflexion, il leur dit : « Afin que ce soit indiscutable, il faut que ce soit un humain qui fasse ce choix. Ce sera Pâris, le plus beau des hommes. » Les trois déesses partent voir Pâris, le fils de Priam, le roi de Troie. Avant sa naissance, sa mère avait fait un cauchemar : Troie et ses alentours étaient en flammes. Face à ce funeste songe, Priam s’adressa aux devins qui lui annoncèrent que le fils qui allait naître causerait la ruine du pays. A ce titre, il doit se débarrasser du fils qui allait naître. Or à la naissance de Pâris, Priam est incapable de sacrifier sa progéniture. Il demande à Agélaos, le chef des bergers, de se charger de l’horrible besogne…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Soledad est connue pour être l’illustratrice complice des lectrices de Elle (en service commandé pour le Dr Aga ou auteur à part entière avec les Paresseuses) ou des petits pour l’École des Loisirs. L’ancienne directrice artistique dans la publicité n’a pas son pareil pour croquer les jolis défauts de ses contemporaines. Il faut dire que Soledad est tombée dans la marmite créative quand elle était petite. Sa mère Mila Boutan est une illustratrice peintre d’origine espagnole, elle-même venant d’une longue lignée de peintres. Mais bon, revenons à nos moutons (de l’île des Cyclopes). Avec L’Iliade et l’Odyssée, elle rend hommage à son père qu’il lui a fait découvrir l’univers d’Homère dès son plus jeune âge et qui l’a même aidée dans la création de cette bande dessinée. Ce livre rassemble toutes les planches parues dans Elle au cours de l’été 2013 (pour l’Iliade) et de l’été 2014 (pour l’Odyssée). L’histoire, tout le monde la connaît plus ou moins, soit par des réminiscences scolaires ou cinématographiques (Troie avec Brad Piiitttttt !!!!!!!). Soledad s’approprie le récit et le réinterprète avec l’humour qui la caractérise. On rigole de bon cœur quand les trois déesses font tout pour que Pâris en désigne une comme la plus belle. On se poile devant les malheurs d’Ulysse qui n’ont rien à envier à ceux de Sophie, quand tout va de charybde en scylla. Là où Soledad réussit son incroyable périple créatif, c’est qu’elle garde le fil conducteur narratif et y ajoute des touches de drôleries, sans jamais tomber dans la caricature. Le dessin est simple, voire sommaire mais l’essentiel est bien au-delà dans la finesse et la délicatesse du propos.
