L'histoire :
Félicien et Salomé bavardent en classe. Quand la maîtresse les surprend, ils doivent hélas prendre le sujet d'exposé que personne ne veut : « à l'aube de la sixième extinction ». Les voilà bien embêtés, car ils ignorent totalement ce que c'est. Heureusement, une inconnue qui travaille sur ce thème les aide. Pour comprendre ce que signifie cette expression, il faut déjà comprendre le sens de la biodiversité. Sous cette appellation se cache une abondance de découvertes plus étonnantes et surprenantes les unes des autres. Commençons par le début, la révolution industrielle, « externalisant dans le monde technique de nombreuses fonctions essentielles, nous avons un constant besoin d'énergie pour nous chauffer, nous déplacer, nous éclairer, pour transporter ce que nous produisons, alimenter nos machines, nos divertissements, maintenir au frais nos aliments, etc. Et pour produire cette énergie, nous puisons dans les ressources de la Terre ». Les exemples ne manquent pas. Tout un chacun se déplace et rien que cela a un impact. Les animaux déplacés volontairement ou non amènent des maladies et des espèces invasives. Modifier un environnement peut avoir des conséquences néfastes sur le temps long... ou court. Rien n'est à négliger. Il existe un équilibre précaire. L'Homme exploite la Terre sans prendre en compte ce qu'il génère. Le technosolutionnisme n'est pas non plus la réponse à tout. Les problèmes sont à considérer dans leur entièreté. Il ne faut pas regarder que la partie émergée de l'iceberg. Un voyage dans le temps permet de maîtriser l'ensemble des éléments. Pour éviter de tomber dans l'éco-anxiété, pensons des solutions pour l'avenir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le Vivant à vif est une adaptation de A l'aube de la 6ème extinction de Bruno David. Les éditions Grasset et les éditions Rue de Sèvres ont organisé une rencontre entre l'auteur et l'auteur de BD Simon Hureau. Les deux hommes partagent une appétence pour les questions écologiques, il était donc logique qu'ils collaborent. « Une authentique mutation, voire une renaissance, une véritable réincarnation ». Dans L'Oasis, on suivait déjà l'évolution du jardin de la famille Hureau. Dès le début de ce volume, nous sommes émerveillés par la beauté de la nature que rendent les jolis dessins. C'est la belle saison, tout est luxuriant et fleuri. A cela, s'ajoutent la diversité et la richesse incroyable des animaux, de la faune et la flore. le ravissement de la rétine est nécessaire, car beaucoup d'informations nous sont délivrés, avec des chiffres, des dates et des informations précises. Le sujet se rapproche ici du Monde sans fin de Blain/Jancovici. En revanche, le public est plus large car il cible également les adolescents – nous en suivons deux dans leur quête de savoir auprès d'experts. Cela les amène même à faire un voyage dans le passé, un autre dans le présent et ils s'imaginent aussi le futur. C'est très précis et ça risque de fatiguer plus d'un lecteur occasionnel... Rien n'est laissé au hasard pour bien comprendre les corrélations entre la société, l'humain et son environnement. Par conséquent, l'ouvrage évoque aussi les maladies, les espèces invasives, l'hétérogénéité des fruits et légumes, les enjeux géopolitiques, la construction, l'eau, la paléontologie... Tout cela justifie les 165 pages proposées. En revanche, les pages qui imaginent le futur restent très minces par rapport aux précédentes. Un dossier final renvoyant vers des ONG spécialisées pour permettre d'agir aurait peut-être été une plus-value. La prise de conscience proposée est cependant de bon aloi.
