parution 02 novembre 2011  éditeur Sarbacane  Public ado / adulte  Mots clés Chronique sociale / Musique

Baby’s in black

1960/62… Il est membre des Beatles un peu malgré lui. Elle est photographe. Ils s’aiment. L’histoire brève et fulgurante de Stuart Sutcliffe et d’Astrid Kircherr, au rythme d’une légende du rock à ses balbutiements. Sans fausse note.


Baby’s in black, bd chez Sarbacane de Bellstorf
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Sarbacane édition 2011

L'histoire :

Hambourg, octobre 1960… Rien ne va plus vraiment entre Astrid et Klaus : leur histoire d’amour se délite peu à peu, pour devenir une simple mais profonde amitié. Un soir, pourtant, Klaus essoufflé franchit la porte d’Astrid en pleine nuit. Il veut absolument lui faire partager l’émotion qui le prend aux tripes depuis plusieurs heures déjà. Au hasard d’une balade nocturne sans but dans le quartier malfamé de Saint Pauli, Klaus vient en effet de faire connaissance avec 5 musiciens qui l’ont littéralement scotché. Engagés dans un bar qui ressemble plus à une sorte de cave, les 5 anglais survoltés ont, dans un set de rock’n’roll puissant et ininterrompu, mis la salle à genoux. Astrid est surprise de cet emballement peu coutumier. Aussi accepte t-elle, malgré quelques réticences (Saint Pauli a vraiment très mauvaise réputation), d’accompagner son ami le soir suivant. Et c’est vrai que rapidement, la jeune femme est séduite par la prestation du jeune groupe anglais. Mais plus encore, son regard ne peut se détacher du bassiste affublé d’une grosse paire de lunettes noires. Les soirs suivants, Klaus et Astrid ne peuvent s’empêcher de retourner les voir. Peu à peu, ils font d’ailleurs connaissance avec les 5 musiciens. Astrid qui est photographe, leur propose même de faire quelques clichés…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Bien avant qu’ils ne débarquent en hélico au milieu d’un stade bondé dans lequel des groupies moites et hystériques tombaient en syncopes dès leur apparition, les Fab Four faisaient leur gamme dans un quartier chaud de Hambourg, Saint Pauli. Nous sommes en octobre 1960, et à cette époque les 4 de Liverpool sont 5 (et Ringo Starr ne s’est pas encore emparé de la batterie). C’est précisément Stuart Sutcliffe, le 5éme membre du groupe, qu’Arne Bellstorf choisit ici, en quelques 200 pages, de mettre sur le devant de la scène. Lui qui préférait pourtant faire oublier la médiocrité de son jeu à la basse en faisant souvent dos au public. Le récit qui s’écoule alors d’octobre 1960 à avril 1962, tout en mettant en perspective les balbutiements du groupe mythique, focalise d’abord sur la relation amoureuse fulgurante entre Sutcliffe et une jeune photographe allemande, Astrid Kircherr. Ils sont jeunes, ils sont beaux, s’aiment passionnément et absorbent l’effervescence artistico-culturelle du moment à pleins poumons. Contrastée par leurs doutes, leurs fragilités, leurs envies, leur relation à l’art et l’incroyable jeu du destin, cette brève histoire d’amour empreinte alors les meilleurs chemins de la tragédie ou de la dramaturgie. Intelligemment, Bellstorf compose sa partition avec une lenteur choisie. Il laisse le temps aux silences, permet aux regards profonds de nous agripper en les cadrant judicieusement, flirte avec l’hypersensibilité. Jouant ainsi la carte de l’émotion, la gifle des destinées, le jeune auteur allemand n’oublie pas, pour autant, de combler (sans insister et par petites touches impeccablement à propos) le beatlemaniaque qui sommeille en nous : l’épais album est touffu d’anecdotes qui bâtissent déjà, sans que personne n’y prête alors attention, la légende. Un bel ouvrage, bien construit et donnant envie d’aller voir du coté de la BD allemande encore un brin timorée.

ISBN 9782848655024