L'histoire :
Todd, Liam et Colby marchent dans la forêt, à la recherche d’une fête pour gens riches, acteurs et actrices. Liam, qui a l’air le moins dégourdi, a gagné une après-midi avec une actrice dont il est amoureux, Velvet. Avec sa fleur à la main, il a l’air vraiment empoté. Arrivé au bar du Sea Breeze, le trio se sépare. Liam part sur la plage à la recherche de Velvet. Colby essaie de brancher comme un gros lourdaud toutes les femmes autour de lui et Todd va chercher un verre au bar. Alors qu’il rêvait de la première conso gratuite, le serveur lui annonce un dix euros le verre. Il est choqué, mais un homme mûr lui paie son verre et lui propose de se mettre à table avec lui. Sur la plage, Liam a trouvé Velvet, une grande blonde à lunettes de soleil. Elle est ravie de la fleur. Cela se passe tout de suite très bien. Velvet lui confie ses rêves, elle est tactile et agréable. Dans le bar, pour les amis, ça se complique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Trois adolescents normaux débarquent dans une sauterie qui n’est pas faite pour eux, avec des gens riches et déconnectés du monde réel. Ce décalage est bien entendu source de comique, un comique âpre et désenchanté, avec des antihéros projetés dans des situations grotesques, humiliantes. On pense à Sattouf bien entendu, ou à Paracuellos de Gimenez qui est ressorti il y a peu. L’italienne Vitt Moretta met ses personnages dans des situations rocambolesques et ils sont rarement à l’honneur. La situation dégénère rapidement, et elle ne cesse de plonger, le lecteur se demandant quand cela va se terminer. Jamais. C’est loufdingue jusqu’à la fin, avec un final en apothéose. C’est souvent dérangeant, tant certains personnages frisent la misère émotionnelle, mais c’est ce qui rend le propos quelquefois jouissif. Le dessin, simple avec un trait fin, est caricatural, souvent étiré comme dans un souffle. Celui des longues enjambés ou des bras qui n’en finissent pas d’écarter un obstacle, mais aussi celui que le lecteur ne peut jamais reprendre. Les couleurs vives rappellent la farce qui se joue, une farce dure et sans pitié. Un premier one shot ambitieux et sans retenue.