L'histoire :
Pendant qu’Eddie, adolescent à cheveux longs, dessine des zombies dans sa chambre, les deux cadets se battent dans le salon. John fait encore du bruit avec sa bouche, pour empêcher Lou de regarder la télé. Eddie a beau essayer de s’isoler de leur bagarre, en écoutant de la musique au casque, il finit par séparer sa fratrie. Les parents rentrent, c’est l’heure du repas. Les deux petits continuent de se battre en s’installant à table. Le père annonce que la chienne de Rooney a eu des petits. Cela rappelle à Lou qu’elle a toujours voulu un chien. Sa mère refuse catégoriquement. Lou quitte la table au milieu du repas, en pleurant. Les temps sont durs, financièrement parlant. Le lendemain, il n’y a pas école. Eddie part en vélo pour travailler avec Joey, un gars qui fait des pizzas dans une bicoque. Son frère et sa sœur sont les seuls clients du lendemain midi : leur mère leur a laissé de l’argent pour manger. Tandis qu’Eddie les sert – ils se chamaillent toujours – un homme baraqué à mine patibulaire entre dans le restaurant. Il emmène Joey dans l’arrière-boutique et on entend des bruits de coups. Eddie ramène les enfants chez eux et ferme la boutique. Ce genre de truc est déjà arrivé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est l’histoire d’une famille relativement nombreuse et notamment d’une fratrie de trois enfants, qui s’engueulent au quotidien ; et qui, un jour, sont confrontés à une espèce d’affaire policière… dont nous ne saurons pas grand’chose. Voilà voilà, ainsi peut se résumer cette histoire de Melissa Mendes qui a pour avantage de se dévorer rapidement, malgré ses 160 pages (un bon quart d’heure, grand max suffit). La raison de cette immersion réussie vient sans doute du découpage maniaco-méticuleux de la mise en scène, qui s’inscrit au sein d’un gaufrier régulier de 6 cases par page. Hélas, cet album au format carré a aussi l’inconvénient d’être dessiné selon un style très naïf, limite enfantin, et d’avoir le propos qui se met à la hauteur d’une d’enfant de 10 ans (environ). Autrement dit, on se demande bien pourquoi l’autrice américaine raconte cette histoire de famille un peu lente, ordinaire et gratuite… Il n’y a pas vraiment d’intrigue policière (on ne sait rien du fond du problème de Joey), pas plus que d’humour ou de dialogue percutant… Peinture de la middle-class sociale américaine ? Mouais…