L'histoire :
Depuis des siècles, de Seaport à Shantytown, la légende des deux monstrueuses sorcières qui détruisirent l’Atlantide passionne tous les enfants. Walker Bean n’y échappe pas et c’est de la bouche de son grand-père, ancien amiral de la marine, qu’il apprend que Tartessa et Remora, les deux sœurs diaboliques, seraient tapies au fond de la mer. Dans leur prison au tréfonds de l’océan, où elle ont été jetées par de courageux marins, leur terrifiant pouvoir s’écoula d’elles en un sirop de nacre dont elles enduisirent les ossements des pauvres atlantes. Une fois nacrés, les ossements devinrent des perles magiques reflétant les secrets de la vie de leurs défunts propriétaires, projetant une image quasi parfaite du monde de la surface aux deux créatures maléfiques. Aujourd’hui encore, elles voient les hommes et Grand-Père confie à son petit-fils que, malgré le risque, il donnerait cher pour pouvoir contempler ne serait-ce qu’un seul de ses crânes magiques. Tout le savoir qu’ils renferment lui livrerait les secrets les plus mystérieux, comme l’emplacement du trésor de John Rackam, l’Eldorado ou même l’Atlantide ! Sur ces bonnes paroles, Papy prend congé, il va partir à Panapén. Walker lui souhaite bon voyage et s’endort la tête pleine de rêves. Plus tard, revenu de son voyage, l’Amiral Bean est au plus mal. A son chevet, son fils William (le père de Walker) se fait traiter d’idiot. Il n’a pas rempli la mission que son père lui avait confié. Un prétendu médecin l’a informé que l’objet dont il a la charge intéresse un riche collectionneur du Laptev. C’est un crâne qui provient du mur des sorcières et le grand père de Walker tient absolument à ce qu’il retourne au fond de la fosse d’où il provient...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec l’insubmersible Walker Bean, Aaron Renier compile tout un arsenal de thèmes visités et revisités pour en faire une aventure unique. Le héros, Walker, avec son air d’Harry Potter décoloré, se situe au sortir de l’enfance quand il se retrouve embarqué dans cette épopée à la poursuite d’un crâne magique que beaucoup convoitent. Dans des décors riches aux couleurs soutenues, les personnages aux contours flasques manquent un peu de charisme graphique, exception faite du malfaisant « docteur ». Méchant manipulateur et menteur impénitent, ce dernier se déplace grâce à une pipe à vapeur qui lui donne l’avantage à plusieurs occasions. Le scénario tentaculaire, aux nombreux personnages secondaires, témoigne de l’intérêt de l’auteur à « inventer des histoires ». Il laisse courir son imagination dans tous les sens et poursuit ses idées jusqu’au bout, quitte à user de petits raccourcis. Ça donne lieu à beaucoup d’actions parallèles qui convergent néanmoins toutes vers le même but : le crâne. C’est inventif sur beaucoup d’aspects, avec une ribambelles d’objets magiques qui facilitent la progression du récit, parfois quand même un peu difficile à suivre du fait de ce foisonnement de personnalités et d’idées farfelues. Les quelques planches complètes, simples ou doubles, offrent de belles scènes épiques à cet imposant album de 200 pages, qui constitue le premier tome des aventures de Walker Bean. Le cahier graphique de fin, qui reprend les premières recherches pour le tome 2 et présente les premières esquisses de la série, enrichit un ensemble déjà bien fourni. Et la couverture surfacée à dos rond donne à l’ensemble un aspect « tirage de luxe », alors que c’est simplement le fruit de l’intention particulière que Sarbacane accorde à ses publications.