L'histoire :
A bord du Fafnir, un vaisseau spatial de colonisation humaine, l’IA Freya réveille le personnel militaire de 30 années de cryo-sommeil, à l’approche de leur destination : la planète Islandia. Parmi ces derniers, l’oberleutnant Konig est une jeune femme sexy et sportive. Comme tous les autres, elle se réveille nauséeuse et mal en point… mais elle commence tout de même par faire un jogging dans les coursives du gigantesque vaisseau. Sitôt après, elle retrouve son amant, Johannes, puis elle passe devant le médecin de bord pour un checking. Tous ses paramètres sont au vert… et pourtant c’est sur la table du toubib qu’elle a sa première hallucination : durant une poignée de secondes, il lui semble que ses mains prennent feu ! Elle déjeune ensuite avec son supérieur hiérarchique, l’inflexible amiral Ragnvald Hakarsson, qu’elle n’aime pas beaucoup – et c’est réciproque. En salle de débriefing, l’amiral fait un point sur la mission. Mis à part qu’elle est glacée, l’atmosphère d’Islandia est similaire à celle de la Terre. La planète est peuplée d’autochtones hominidés, qui en sont à un stade médiéval de développement. Kirsten Konig est chargée d’établir un premier contact avec eux au sol. Elle embarque donc un contingent minimum – pour ne pas effrayer les indigènes – au sein d’un transporteur escorté par deux chasseurs. Ils atterrissent à proximité d’un village et Konig mène sa mission à bien. Immédiatement en confiance, elle découvre un peuple paisible, qui fait montre d’une certaine élégance d’âme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’humanité a tellement malmené la Terre qu’il lui faut coloniser d’autres planètes lointaines pour pouvoir subsister. Dans un avenir lui aussi lointain, des expéditions de Conquêtes spatiales sont donc menées par différentes factions humaines, confrontées à des environnements bigarrés. Tel est le pitch de cette nouvelle série d’anticipation, dont chaque tome sera donc emmené par des personnages indépendants, en des lieux variés aux quatre coins du cosmos. Et pour débuter avec une bonne doudoune, nous voici sur Islandia, une planète glacée peuplée par des autochtones aussi gentils que peu développés, mais pas si fragiles qu’il y parait au premier abord. Au scénario, Jean-Luc Istin met son lecteur dans la peau d’une héroïne archétypée. Malgré son patronyme germanique, Kirsten Konig est honnête, pacifique, sexy, maman aimante et néanmoins officier expérimentée, courageuse et décidée. Au cours des 76 planches de cette aventure autonome, elle découvrira qu’elle est engluée dans un piège à plusieurs niveaux. Istin s’appuie certes sur des fondamentaux maintes fois éprouvés de la SF et une trame manichéenne… Certes, les plus critiques des lecteurs verront des inspirations venues de précédentes œuvres de SF (Star Wars en tête, notamment dans les éléments technoïdes ; mais aussi le monolithe de 2001…). Mais le rythme narratif est efficient, divertissant, prenant, tout en montrant une belle densité d’actions ; et les développements sont (à peu près) cohérents. Au dessin encré, le serbe Zivorad Radivojevic ne ménage pas sa peine. Paysages glacés et cosmiques (dont deux cases géantes sur doubles-planches), vaisseaux et coursives, aliens proches de la fantasy… Là encore, il n’y a rien de surprenant dans le fond, mais tout est excellemment rendu, avec soin et précision. Enfilez donc une doudoune.