L'histoire :
Christopolis est une ville forteresse, ses habitants croient tous en jésus, le sauveur. Afin d’évangéliser un monde extérieur particulièrement hostile, du fait de créatures et de mutants, le père Bruno est envoyé en mission. Pour cela, il est accompagné du frère Elias et d’Angel, le chauffeur du panzer. Leur départ est une fête pour les habitants. A peine les portes de la ville s’ouvrent elles pour laisser sortir le véhicule, qu’une nuée de monstres se jettent sur le panzer. Heureusement, les systèmes de défense de la ville et du véhicule en viennent à bout assez vite. Un peu plus tard, le panzer subit une nouvelle attaque. Cette fois-ci, Angel n’arrive pas à leur envoyer la farine, l’arme les neutralisant. Le frère Elias décide alors de faire une sortie pour vérifier le fonctionnement de l’arme. Il ouvre le sas et aussitôt une créature se jette sur lui. Le père Bruno saisit alors une arme et sort à la rescousse, tuant de nombreuses créatures au passage. Récupérant un Elias gravement blessé, l’homme de foi avertit alors Angel de lancer la farine à son signal. Or le conducteur n’entend qu’une partie de la phrase et active aussitôt l’arme...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce Corpus Crispis est pour le moins très… particulier, fruit de l’union du scénariste Wilfrid Lupano (Alim le tanneur, l’ivresse des fantômes et Célestin gobe la lune, toutes trois éditées chez Delcourt), et de Mako. D’entrée de jeu, on est immédiatement frappé par un visuel très surprenant et sujet à la controverse. Les traits de l’auteur sont anguleux, fins et épais à la fois, les visages peu détaillés, les cadrages osés. Cela nous rappelle parfois le style de Ben Templesmith (30 jours de nuit, Fell ou le calamiteux Silent Hill), mais la distinction se fait surtout sur les décors. En effet, ceux de Mako sont assez impressionnant et semble réalisés à la gouache. Ils sont également plus colorés, ce qui contraste nettement avec le récit de Lupano. Celui-ci met en place une histoire où la religion côtoie l’apocalypse ambiante, sur fond de violence et d’humour. La narration fait la force de ce premier tome, alternant les flashbacks et les parties narrées par le père Bruno. Ces dernières sont d’ailleurs particulièrement bien écrites et donnent de la consistance au personnage. Ces débuts sont prometteurs : le monde est mystérieux, l’ambiance post apocalyptique fascinante… et le dessin s’avère également réussi, à condition qu’on accepte de s’y immerger. A lire pour découvrir, à relire pour apprécier plus encore…
