L'histoire :
Homère se sent fatigué, vidé. Toujours accompagné de Cydippe, au sommet du mont Ménélaïon, sépulture supposée de Ménélas et Hélène, il pensait en être inspiré pour chanter les héros de Troie, mais rien ne vient. Il décide de redescendre à Sparte passer l’hiver. En route, un jeune garçon les met en garde contre les enfants de Sparte jetés hors de l’enceinte de la ville pour qu’ils apprennent à se nourrir face à la nature. Le soir, au feu, le garçon leur raconte l’histoire de deux enfants, deux jumeaux sauvés de la mort, en couches, par Héra, la femme de Zeus. Protogonos sera fort et intelligent comme un bœuf, les qualités de Deutéron ne seront connues que de Héra. Ainsi, dans un temps où les dieux de l’Olympe sont fatigués et sont de moins en moins de fidèles, Héra reconstruit une lignée. Quinze ans plus tard, Protogonos, l’aîné, est fort et beau. Il aide aux travaux des champs, sérieusement, en bon fils. Deutéron ne rêve que de voyage et de découvertes. Il va bientôt s’engager sur un navire et partir loin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour le second cycle, c’est Homère qui a pris la place de l’oracle et qui sillonne la Grèce pour conter les hauts faits des humains face aux dieux, et les punitions inhumaines que ceux-ci infligent aux mortels qui les défient. Dans Le Clairvoyant, Cydippe et lui se retrouvent alliés à un bien étrange garçon, qui en sait autant que les Dieux… Ils se rendent dans une Sparte qui est devenue une cité ascétique et sauvage, du fait des visions politiques du régent Lycurgue. L’histoire que leur raconte le garçon est à la fois très connue, et on ne relie les informations qu’à la fin de l’intrigue. Bon point sur la construction du scénar par Antoine Tracqui, bien construit et mystérieux à souhait. Problème, de taille : beaucoup, beaucoup, beaucoup de textes. Bons, agréables à lire, mais qui obligent les talentueux Emmanuela Negrin et Lucio Leoni à dessiner un maximum de timbres poste. C’est beau (les rares grandes cases sont magnifiques), c’est bon, et paradoxalement c’est assez fastidieux à lire. Enfin, disons que ça aurait pu être génial et que ce n’est qu’excellent. Jean-Luc Istin, fidèle à son concept, a une nouvelle fois changé toute l’équipe pour cet Oracle et c’est somme toute encore une réussite. L’empreinte graphique est toujours présente, malgré les changements de dessinateurs-trices, le ton est toujours celui de l’épopée, le tout donnant une cohérence étonnante à cette série. Et il reste un paquet de mythes à explorer…
