L'histoire :
Le professeur Carpenter rencontre pour la première fois German Denton dans un troquet au bord d’une nationale du Texas en 1959. Ce dernier est jeune et il revient d’un job au sein de la zone 51. Carpenter rencontre une nouvelle fois Denton soixante ans plus tard, en 2019, alors que celui-ci est vieux et alité dans un hôpital de Washington. Carpenter, lui, n’a pas changé… et pour cause : il a fait un bond temporel pour remettre à Denton le fameux mécanisme d’Ioakim ainsi qu’un précieux ouvrage de Thucydide, qui explique les préceptes métaphysiques de la destinée. Car si le sens de l’Histoire est inaliénable, il est tout de même possible d’introduire des grains de sables. Or Denton est précisément désigné pour être un de ces grains de sable, au moment où une invasion extraterrestre tentera d’éradiquer l’humanité. Effectivement, quelques jours plus tard, une fantastique machinerie est libérée des glaces de l’Antarctique par une civilisation alien. Elle met le cap sur la forteresse de la Ferrière, sur l’île d’Hispaniola (Haïti), où se trouvent retranchés les résistants aux « évènements »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis quelques tomes, Prométhée est la plus longue série de SF scénarisée par Christophe Bec. Et attention, accrochez-vous à votre mégablaster stellaire : ce tome 23 est aussi le dernier ! Du moins, c’est le dernier de la série régulière, qui boucle la boucle temporelle et termine l’intrigue centrale en cours. Car le scénariste nous proposera un tome 24 collectif (un pavé de +100 pages) en novembre 2023… Puis un tome « zéro », Au commencement, réalisé par de grand noms des comics, au printemps 2024. Et après ça, cette fois, ce sera bel et bien terminé. Quoiqu’avec Bec, il faut toujours s’attendre à des rebonds imprévus… D’autant que la maxime conclusive de cette série qui triture dans tous les sens le principe des paradoxes temporels et des invasions alien, est : « L’histoire est un perpétuel recommencement ». Elle est attribuée à la pensée générale de l’historien grec Thucydide (-460 -400), auteur de la Guerre du Péloponnèse, que l’un des personnages rencontre même dans cet album, en clé de voûte du principe majeur sur le fil inaliénable de l’Histoire et des vaines hypothèses parallèles permises par les bonds spatio-temporels. En dehors de ça, cet épisode ressert le patchwork habituel des séquences mettant en scène les héros scientifiques (et le champion de golf) à différentes époques et différentes âges, face à des choix interventionnistes ou résignés, pour contrer l'invasion alien, contre laquelle lutte un trio d’aliens dissident aux côtés des humains. Vous suivez ? On doit vous avouer que nous, on a pas mal décroché... L’attaque de la citadelle haïtienne de la Ferrière reste la séquence la plus spectaculaire proposée par les crayons encrés réalistes de Jean Diaz. C’est l’occasion de plusieurs cases géantes panoramiques, sur double pages.