L'histoire :
En 1944, dans les marais Pontins bombardés par l’aviation américaine, un vieil homme se souvient… 40 ans plus tôt, en Emilie, Peruzzi, alors jeune homme, soutient l’action du parti socialiste italien et l’un de ses leaders, Edmondo Rossoni. Mais le meeting est dispersé par la police et les manifestants arrêtés. Pendant trente jours, Peruzzi et Rossoni partagent le pain. C’est tout naturellement que, quelques années plus tard, Rossoni présente à Peruzzi son camarade et ami Benito Mussolini, instituteur, fils d’un forgeron. En 1914, Peruzzi, jusqu’alors antimilitariste, laisse son fils Temistocle partir à la guerre. Il reviendra vivant, décoré. Puis c’est au tour du deuxième, Pericle, de partir. Il servira sous les ordres d’un capitaine qu’il connaît bien, Rossoni. Les liens sont forts entre les Peruzzi et Rossoni, si bien que la tribu Vénète va devenir le bras armé du parti fasciste nouvellement créé après la guerre. Et c’est la marche sur Rome…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A travers la vie d’une famille banale de métayers de Vénétie, pendant plus de 40 ans d’une histoire qui s’accélérait alors, Antonio Pennacchi avait tracé le portrait d’une Italie changeante, à la fois rurale et guerrière, les pieds dans la boue et la tête dans les nuages. Graziano et Massimiliano Lanzidei et Mirka Ruggeri ont donné corps à ce récit simple et humain. Les Peruzzi, véritable tribu de dix-sept enfants, sont des travailleurs courageux et honnêtes, qui vivent de métayages et de privations. Mais ils sont aussi têtus, courageux, bagarreurs, et ne rechignent pas devant la sale besogne quand le parti fasciste le réclame. C’est la chronique d’une amitié entre deux hommes, Peruzzi et Rossoni, qui devient fidélité de la famille à un homme politique qui aura bouleversé l’Italie, Benito Mussolini. Sans jugement, avec recul, les frères Lanzidei dépeignent des gens de peu qui rêvaient d’égalité, de fraternité. L’histoire bégaie souvent. Mirka Ruggieri donne vie à cette histoire avec un trait fin et des couleurs pâlies, qui donnent une patine surannée à cette histoire dans l’Histoire. On suit cette famille, on la regarde avancer, faire des erreurs, tenter de forcer un destin qui les renvoie toujours dans les cordes. A la fin, on sait pourtant que c’est toujours la vie qui gagne…